Hier, jeudi 21 octobre 2021, la Cour de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) a abrité le point de presse de la filière agricole concernant la crise de la filière coton au Mali. Lors de ce point de presse, une déclaration a été signée par Sanoussi Bouya Syla, président de l’APCAM, Ibrahima Coulibaly, président de la CNOP (Coordination Nationale des Organisation Paysannes), Tiassé Coulibaly, président de l’AOPP (Association des Organisations Professionnelles Paysannes), Mme Niakaté, Goundo Kamissoko, présidente de la FENAFER (Fédération Nationale des Femmes Rurales). L’objectif dudit point de presse est d’informer l’opinion nationale et internationale de la crise actuelle de la filière coton et proposer des solutions dans le cadre de l’apaisement du climat social malien. Des propositions de solutions ont été faites par les différents responsables parlant au nom des cotonculteurs, notamment procéder à l’annulation de la désignation d’un administrateur judiciaire afin que les producteurs de coton eux-mêmes gèrent leurs propres affaires au sein de leur organisation ; etc.
En vue de trouver une solution à la crise qui prévaut au sein de notre filière, indique la déclaration, l’APCAM a mis en place une commission de réconciliation et affaires juridiques pour analyser la situation et faire des propositions concrètes de sortie de crise.
A l’analyse, indique la déclaration, on pensait à un malaise. Mais, poursuit la déclaration, on se voit dans l’obligation d’agir face au mépris à son endroit et au plan stratégique de division des producteurs de coton pour régner en seul maître du jeu de la gouvernance de la filière coton par le PDG (Président Directeur Général) de la CMDT (Compagnie Malienne de Développement Textile (CMDT).
A titre de rappel, le communiqué a étalé les solutions proposées qui s’appuient sur les recommandations des Etats Généraux du Coton tenus en avril 2021 qui ont porté sur le désengagement de la CMDT des missions de service public en vue de leur transfert à d’autres acteurs, à savoir : le recadrage de la CMDT sur sa vocation central (conseil agricole autour du système coton, les activités de l’approvisionnement en intrants aux producteurs) ; le transfert de l’approvisionnement en intrants aux producteurs.
Ces acquis, poursuit la déclaration, ont été obtenus après de très longues luttes syndicales des producteurs de coton appuyées en son temps par l’APCAM. Au regard des résultats des travaux de la commission, souligne la déclaration, les propositions de solutions sont les suivantes : procéder à l’annulation de la désignation d’un administrateur judiciaire afin que les producteurs de coton eux-mêmes gèrent leurs propres affaires au sein de leur organisation ; à la demande de l’APCAM, le bureau actuel a accepté l’ouverture des postes pour mettre en place un bureau consensuel aux niveaux régional et national ; organiser les appels d’offres pour l’approvisionnement en intrants pour la campagne 2022/2023 dans le cadre du GIE dont les producteurs de coton assurent la présidence conformément à l’esprit des recommandations des Etats Généraux du Coton tenus en avril 2021 et contrairement à ce qui se prépare dans les coulisses pour le faire sans l’ensemble des producteurs de coton, chose que nous ne saurons accepter et que nous allons contester selon les textes en vigueur aux niveaux national et international.
Pour faire respecter les solutions proposées, les responsables de la profession agricole, dit la déclaration, lancent un appel à tous les producteurs du Mali en général et les producteurs de coton en particulier à la cohésion nationale et à l’union sacrée pour sauvegarder les acquis. « Jamais on ne laissera personne nous diviser pour régner et tuer la filière et l’économie de notre pays. Nous lançons un appel aux autorités de la transition à s’investir personnellement pour la résolution de cette crise qui porte un grand risque sur la stabilité de notre pays. Nous réitérons encore une fois le soutien de l’APCAM au président de transition, au premier ministre et à son gouvernement pour la réussite de la transition », conclut la déclaration.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain