Au moment où toutes les compétitions sont à l’arrêt pour cause de pandémie de coronavirus, il est impossible de ne pas se projeter sur ce que sera le football dans les mois à venir et notamment sur notre continent. Une préoccupation majeure pour l’ensemble des Fédérations et des Ligues et à un degré moindre pour les rares syndicats de joueurs existants en Afrique. Si chez nos voisins européens les solutions fusent quasi quotidiennement, avec l’annonce du report de l’EURO 2020 prévu initialement du 12 juin au 12 juillet 2021, et le mot d’ordre donné par la quasi-totalité des Ligues pour insister sur l’obligation d’aller au bout des championnats, la CAF semble incapable de se prononcer alors qu’elle est la première confédération impactée par cette crise globale.
La proximité des rendez-vous estampillés CAF et leurs multitudes, font de l’instance d’Ahmad Ahmad, un géant aux pieds d’argile, ou tout bonnement une organisation attentiste. Elle se montre incapable d’anticiper et de trancher des questions aussi essentielles que la gestion de son calendrier, se contentant d’une forme de suivisme à la petite semaine. Déjà, à la fin de l’année dernière, les six représentants africains au Conseil de la FIFA avaient donné un blanc-seing à Gianni Infantino, pour l’organisation de la nouvelle formule de la Coupe du Monde des clubs en juin prochain, alors même que ce créneau était celui de la CAN, depuis la dernière édition en Égypte 2019. Interrogé, un des électeurs avaient annoncé à Botola que la CAN s’insérerait dans « un calendrier mondial » fourni a par la FIFA. La suite est connue. La compétition a fini par revêtir sa tenue d’hiver pour des raisons « métrologiques ».
La pandémie du coronavirus est venue bouleverser toutes les données même si bien avant, la CAF n’avait toujours pas réglé la domiciliation de plusieurs de ses rendez-vous à l’image de la CAN féminine 2020, dont on ignore où elle se déroulera. Le report du CHAN 2020 « à une date ultérieure apporte » un plus de confusion et fait craindre le pire. Si l’on s’en tient aux explications fournies par le Malgache Ahmad Ahmad, le championnat d’Afrique des Nations, ne peut se jouer au mois de juin au Cameroun. Qu’en sera-t-il des matchs de Ligue des champions ? Des éliminatoires de la CAN féminine, de la CAN 2021, de la Coupe du Monde 2022 ? A ce stade, Il n’est plus question de « flexibilité», mais tout bonnement d’anticipation, car encore une fois «gouverner c’est prévoir» !
-YANIS B
AFRIK