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Fête de ramadan : Les larmes d’une fille de déplacé !

À cette fête de ramadan, beaucoup de familles du centre fêtent dans des camps pour déplacés dans des conditions alarmantes.  Dans cette histoire fictive,  nous faisons cas d’une telle crise. 

 

Jeune fille intelligente,  polie, malheureuse, orpheline de guerre, Assou habite un camp pour déplacés à Bamako.  Originaire de la région de Mopti, la petite Assou âgée seulement de dix ans à la nostalgie de son père à la veille de cette fête de ramadan.  Elle a des larmes aux yeux et ne sait pas encore comment les sécher.

Les victimes de la crise au centre du Mali n’en finissent pas.  D’autres pourront garder des séquelles de cet égarement de l’espèce humaine faisant qu’il assassine impitoyable son prochain. Des enfants sont vites faits orphelins comme Assou.

Cette fillette est née d’un père mécanicien et d’une mère ménagère. Enfant unique,  elle a bénéficié de toute l’attention de ses parents. Chose qui faisait d’elle la plus heureuse des jeunes filles de son âge.  À dix ans,  elle s’est fait remarquer de par son intelligence,  son courage et sa politesse à l’école aussi bien que dans la vie courante.

Nul ne pouvait imaginer que la vie de cette jeune innocente allait se poursuivre dans un camp  de réfugiés aussitôt.  Mais pour paraphraser Blaise Pascal,  la vie à ses raisons que la raison ne comprend guère. En proie à une escalade de violence meurtrière, le village d’Assou s’est vu assailli très tôt un matin de vendredi par des hommes armés  non identifiés.  Les corps gisant au sol étaient nombreux. Parmi ceux-ci se trouvait celui du père d’Assou,  Amadou,  qui a été assassiné alors qu’il tentait de chercher une issue pour sa famille.

Dès lors,  Assou ne cesse de crier son malheur avec des larmes dans les yeux: « Que vais-je devenir maintenant dans la vie sans mon père ? Qui pour prendre mes études en charge ? Qu’en sera-t-il pour mes habits de fête ? » Autant d’inquiétudes qui harcelaient intérieurement la jeune fille.

Quant à sa mère,  Oumou,  elle est sortie indemne, mais elle a été victime d’un choc psychologique. Après cette première attaque, les bavures n’avaient plus cessé de se répéter dans cette zone.

Prise de peur,  Oumou vend les bœufs de labour de son défunt mari pour régler leurs dettes et conduire son enfant dans la capitale où elles habitent un camp de déplacé depuis près d’une année.

Passant sa première fête de ramadan sans son père, Assou ne peut s’empêcher de se rappeler de ses anciennes habitudes durant ce moment de délice.  « Mère,  ne vais-je pas avoir d’habits de fête cette année ? »Oumou se contentait juste de lui signifier que malheureusement la vie ne leur est plus rose, mais que Dieu est grand. « La perte de ton père est une épreuve dure pour nous, ma fille. Je suis devenue presque infirme à cause de mes troubles psychologiques. Mais, ma fille, il n’existe aucun autre refuge pour un pauvre que dans la croyance en Dieu. Confions-lui notre sort », lui expliquait-il.

En plus d’être privée de ses études, Assou ne bénéficiait plus de ses anciennes distractions. Elle n’était plus l’enfant heureuse qu’elle avait toujours été. Si pendant les fêtes passées du vivant de son père elle  consommait de la viande grillée,  préparée dans la sauce,  changeait de menu journalier, se promenait en compagnie de ses camarades d’âge pour les Sambès Sambès  (salutations),  cette année,  tous ceux-ci ne sont que nostalgies elle. Oumou qui est sa mère est malade et passe la journée à mendier au bord des grandes artères de Bamako.  Elles ne vivent maintenant que de l’aumône. C’est pour tous ceux-ci que les larmes de la petite Assou ne se tarissaient jamais.

Fousseni Togola

Le Pays

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