Mairie de la Commune I du District de Bamako, hier, mercredi 27 du mois courant, les organisateurs du festival international de Djenné étaient face à la presse.
De jeunes enthousiastes et pleins d’envie de revaloriser cette ville classée patrimoine de l’UNESCO depuis 1988. Une ville qui fait partie avec Tombouctou et Bandiagara du triangle touristique du Mali. Djenné c’est aussi cette ville avec sa mosquée qui abrite le plus grand édifice en banco du monde.
Djenné, c’est « djennédjeno » ou l’ancien Djenné qui fut 250 ans avant Jésus-Christ. C’est tout cela fait la particularité de cette ville et donc, converge vers elle plus de 200.000 touristes chaque année. Mais bien sûr, c’était avant la crise. «Aujourd’hui, seulement une centaine y viennent », nous confient les organisateurs du festival. Conséquence, cette ville qui vivait surtout des revenus générés par le tourisme se retrouve dans une grande précarité depuis le début de la crise. La ville peu à peu s’est vidée de sa population. C’est pour trouver une solution à cet état de fait qu’est née l’idée de créer le festival international de Djenné. De ce fait, hier 27 septembre, journée internationale du tourisme, les organisateurs ont décidé de rencontrer la presse, pour présenter le programme de cette deuxième édition et faire cas des difficultés auxquelles ils sont confrontés. La chasse collective, les visites des sites touristiques, les concerts avec des artistes comme Abdoulaye Diabaté et Dabara, les matchs de foot, les expositions de photos et d’œuvres d’art, etc., sont le menu de ce festival. Mais pour que tout cela soit possible, il faut que les organisateurs parviennent à mobiliser une enveloppe de plus de 21 millions nécessaire à la bonne organisation dudit festival. Une tâche qui s’annonce compliquée du fait de la « mauvaise foi de certaines personnes ». Ces personnes, selon les organisateurs, ne sont autres que des collaborateurs de certains ministres qui, malgré l’ordre de décaissement donné par ces derniers pour soutenir le festival, trainent les pieds. Ce serait le cas au Département de la Culture. Selon les organisateurs, la Ministre Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo n’a pas hésité à donner son accord pour soutenir le projet comme elle le fait pour d’autres projets culturels. Mais le problème se situe au niveau de ceux censés matérialiser cette décision ministérielle. Selon eux, depuis plus de deux mois, ils attendent.
Chez le Ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, selon les organisateurs, il est même « impossible » de décrocher une audience avec le locateur de ce département.
En ce qui concerne le Département de l’Artisanat et du Tourisme, la Ministre Nina walette a, selon eux, bien accueilli l’initiative et a donné des instructions de soutien dans ce sens. Le dossier serait au niveau de la Directrice de l’Agence de la Promotion du Tourisme au Mali (APTM). Attendons pour voir ! Car si l’APTM a donné l’assurance d’avoir inclus le projet dans son plan d’action annuel, les organisateurs ne seront satisfaits qu’au moment où ils verront la couleur des billets de banque.
Pour finir, les organisateurs disent poiroter depuis bientôt deux mois au Secrétariat Général du Ministère de la Réconciliation et du Développement du Nord. Là également s’en est allé, des allers- retours sans fin. Mais, malgré ces difficultés, l’espoir y est. Ils souhaitent pouvoir faire le décaissement des sommes promises afin de réaliser ce projet pour le bien-être des populations de Djenné et surtout pour la promotion du tourisme. Les organisateurs ont, cependant, salué le Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, qui a mis à leur disposition une «importante somme» pour la réalisation de ce festival. Et ils lancent un appel pressant à tous les partenaires potentiels pour soutenir la Culture. « Sans Culture, l’esprit s’use et perd son ressort : une vie imbécile est semblable à la mort», disait un penseur.
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT