Regroupés au sein de la plate-forme Mali Space, des rappeurs, animateurs, managers et organisateurs de spectacle ont initié le festival Hip Hop « Rapou Dogokun ». La première édition aura lieu du 7 au 13 mai 2018 à Djalakorodji, un quartier populaire de Bamako. L’information a été donnée par les initiateurs de FEST HIP HIP, à la recherche de partenaires.
«On n’ampute pas une plaie qu’on a, on la soigne», a affirmé Kalifa Tangara dit Dony Brasco. Le manager d’artistes explique ainsi l’un des objectifs de l’évènement, en répondant aux questions de journalistes qui pensaient, à tort, qu’il s’agit d’un mouvement pour combattre la jeune génération de rappeurs qui utilisent la musique pour «faire l’apologie de la délinquance ».
Le festival, affirme Master Soumi, est un vieux rêve devenu réalité. «J’ai toujours voulu créer un cadre d’échanges entre les aînés du rap et la jeune génération». Tous les pionniers du mouvement rap, assure le rappeur, adhèrent à l’initiative. Pour Master Soumi, la musique du Mali doit respecter les valeurs du Mali. Et le rap, dit-il, n’a de sens que si elle est engagée. «Malheureusement, déplore l’artiste, nous sommes interpellés face aux comportements des plus jeunes qui s’insultent père et mère». Le festival est aussi pour l’artiste une façon de permettre aux jeunes des quartiers défavorisés de Bamako d’assister, gratuitement, aux prestations de leurs artistes préférés.
Pour que le festival puisse atteindre son objectif, différents volets ont été constitués. Ainsi le volet éducatif s’accentuera sur des formations notamment sur l’exercice du métier de manager d’artiste, la composition de texte sera aussi enseignée aux jeunes. Un concours de rap baptisé «16 mesures pour convaincre» est également au programme de cette première édition. Les thèmes comme la corruption, la mal gouvernance ou encore jeunesse et élection seront les sujets de compétition. Pour couronner le tout, des concerts permettront au festival de briller de mille feux.
Mamadou TOGOLA