La 11e édition du festival international des cauris Fescauri s’est déroulée à Siby, dans le cercle de Kati, du 15 au 17 décembre 2017. Cet évènement avait pour thème « la puissance du verbe et le pouvoir des mots ». Plusieurs activités étaient au rendez-vous.
Le Fescauri est un festival international, initié, en 2007, par Mandjou Yattara, directeur du Fescauri, pour la conservation et la pérennisation d’un objet ancestral « le cauri ». Il a choisi le cauri compte tenu de sa richesse culturelle et de son importance en Afrique. Cet objet symbolique a servi de monnaie au Mali. Il est utilisé aussi dans la médecine traditionnelle. « Il fallait organiser un évènement autour de cet objet matériel de civilisation qui est le cauri, afin de le valoriser et de le préserver pour qu’il ne disparaisse pas », a signalé Mandjou Yattara. Cette 11e édition avait pour thème « la puissance du verbe et le pouvoir des mots ».
Toujours à Siby
Depuis sa création, le festival international de Siby est toujours centré sur trois valeurs fondamentales : les arts divinatoires, la médecine traditionnelle et les musiques sacrées d’Afrique. Mandjou a choisi Siby pour abriter cet évènement, compte tenu de ses sites touristiques et de sa richesse historique. C’est le lieu où tous les guerriers de Soundjata Keita se réunissaient pour la divination et la préparation des combattants. « Le cauri symbolise la voyance dans le Mandé. Parce que les populations se reconnaissent dans ce festival, nous avons pu avoir l’adhésion de toute la population malgré les divergences religieuses et culturelles », a révélé le directeur du Fescauri. En plus, Siby est comme un laboratoire de la médecine traditionnelle, car c’est la seule localité où les plantes sont protégées. Jusqu’à présent certaines pratiques ancestrales existent à Siby. L’Institut National de Recherche en Santé Publiques (INRSP), ainsi que l’ensemble de la médecine traditionnelle se ressourcent à Siby en matière des plantes. Ce festival permet aussi de valoriser la musique, la danse tout comme l’accoutrement des chasseurs « Donsso ».
Le Fescauri a pris son envol au village cauri, où les festivaliers venant d’Afrique et d’Europe, ont eu l’opportunité d’aller consulter les géomanciens, les numérologues, entre autres. Dans le même village, il y avait aussi des tradi – thérapeutes et de l’animation. Ces géomanciens et autres ont été choisis selon des critères. L’un des plus importants est la discrétion voulue par Mandjou pour faire de ce festival, un évènement unique afin de garantir la sécurité des festivaliers. Le festival est à la fois culturel, traditionnel, mais il est également un festival scientifique. « Nous savons des copulations, nous avons déjà produit un livre disponible qui s’intitule les arts divinatoires et les médecines traditionnelles en Afrique et un autre qui sera disponible dans deux semaines », a confirmé Mandjou Yattara. Il y avait aussi des ateliers de créations, de thématiques, des expositions de vente au niveau des stands.
Un trésor en main
En plus, du côté traditionnel, Mandjou a organisé des concerts pour faire plaisir à la jeune génération. Actuellement, Mandjou est en train de mettre en place une association des tradi – thérapeutes et des devins de toute l’Afrique, enfin de professionnaliser ce métier. « C’est un vrai métier, en France l’art divinatoire mobilise plus de dix milliards par an », a conclut le directeur du Fescauri.
Journal du mali