«Femmes actrices de paix: une participation inclusive pour une paix durable». Tel était le thème de la 3e édition de la journée «Portes ouvertes» (JPO 2016) sur la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur femmes, paix et sécurité.
Cette journée est une initiative du Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’espace CEDEAO (REPSFECO-Mali), en partenariat avec la MINUSMA et ONU Femmes. C’était les 17 et 18 mai 2017, au Centre Aoua Kéïta et au Radisson Blu.
L’objectif principal visait: les échanges entre les Hauts Représentants des systèmes des Nations-Unies au Mali et ceux des organisations féminines de la société civile pour évaluer la mise en application de la Résolution 1325 (2000) sur femmes, paix et sécurité dans le contexte malien et proposer des priorités d’actions à mener en vue d’améliorer la situation des femmes en période de conflits et post-conflits incluant leur participation à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
En effet, la Résolution 1325, adoptée le 31 octobre 2000, à l’unanimité par le Conseil de Sécurité est la première qui a parlé de l’impact disproportionné des conflits sur femmes, paix et sécurité. Depuis 2010, les Nations-Unies organisent des journées portes ouvertes (JPO) sur femmes, paix et sécurité. Faut-il le préciser, l’édition 2016 célébrant la 3e édition de la JPO se tient dans un contexte marqué par la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali et aussi une recrudescence des actes terroristes et criminels.
Rappelons que cette résolution porte une attention particulière sur l’impact négatif des guerres sur les femmes et accentue également le rôle qu’elles jouent en tant qu’actrices de paix. Il y est également souligné l’importance d’une pleine participation active des femmes, dans des conditions d’égalité, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu’à l’édification et au maintien de la paix.
La résolution se focalise sur la prévention, la protection et la participation des femmes.
«Les femmes ne sont pas seulement citées comme victimes de guerres et de conflits armés mais également comme actrices de paix et de reconstruction», dira-t-on.
Me Saran Kéïta Diakité, Présidente du REPSFECO-Mali, dira que la matérialisation de la paix requiert la pleine participation des femmes et des jeunes à travers des mécanismes appropriés dont un des maillons du parchemin est la Résolution 1325. C’est dans cette optique que le Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’espace CEDEAO Mali est en train d’œuvrer pour l’application de cette résolution en harmonie avec la mise en œuvre de l’Accord. D’où cette journée «Portes ouvertes» marquée par deux activités phares, notamment des journées préparatoire (le mercredi 17 mai au Centre Aoua Kéïta) et globale (le jeudi 18 mai à l’Hôtel Radisson Blu).
La journée préparatoire a permis de recueillir les contributions des femmes des Régions de Kayes, Koulikoro, Taoudénit, Kidal et du District de Bamako afin d’enrichir le document issu des consultations régionales.
La journée globale offrait l’occasion aux décideurs au niveau national et international d’échanger avec les femmes sur les préoccupations quant à leur participation aux différentes phases du processus de gestion des conflits. Cela, conformément à la Résolution 1325.
Ces préoccupations sont notamment la faible perception de la Résolution 1325 par les femmes; la réticence des autres à franchir le cap pour assurer son effectivité même si toutes reconnaissent le rôle prépondérant qu’elles jouent en période de conflits et post-conflits. Malgré, l’existence de plusieurs textes juridiques nationaux antérieurs à la Résolution 1325 et ceux qu’elle précède notamment la Politique Nationale Genre (PNG), les résultats enregistrés n’ont naguère comblé les espérances.
Pour Me Saran Kéïta Diakité, l’hypothèse la plus partagée est que la gestion post-conflit de la crise malienne reste avant tout une priorité de développement. «Cependant, elle ne saurait se concrétiser et répondre aux principes universels de paix, de dialogue, de cohésion sociale sans l’observance de la Résolution 1325, cadre tout indiqué en la matière, dont le Ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille a concrétisé par la conception du Plan Stratégique 2015-2017 assorti d’un Plan d’Action National pour la même période», explique la Présidente du REPSFECO.
Dans l’optique d’insuffler plus de dynamisme à la participation de la femme malienne au processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le Réseau réitère et maintient sa détermination à relever tous les défis et obstacles avec l’accompagnement et l’appui des différents partenaires.
Salimata Fofana
Source: LE COMBAT