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Faut-il un autre mode de gestion au Mali ?

L’Afrique est frappée par des modes de gouvernance qui violent les principes démocratiques. Plus de 50 ans d’indépendances acquises au prix du sang et la démocratie instaurée suite au vent de contestation qui a balayé la dictature dans plusieurs pays du continent, des dirigeants africains continuent à maintenir leurs peuples dans des conditions moyenâgeuses. Le parti au pouvoir et ses alliés dictent, les autres obéissent et exécutent. Pas question de contester sous peine de se voir victime de toutes sortes d’attitudes avec pour finalité vous détruire.

Le Mali ne fait pas exception. Je dirai bien qu’il est le champion en la matière. Les tendances opposition-majorité ont détruit même le tissu social. Les pôles se regardent en chien de faïence. Le parti au pouvoir adopte toutes sortes de postures pour paralyser  l’opposition. Les partisans du contrepouvoir n’ont accès à aucun avantage de l’Etat et parfois ils perdent même leurs postes qu’ils occupaient des années avant l’arrivée de celui qui, au lieu de les voir en adversaires, les traite comme des ennemis à abattre à tous prix. Le fait malheureux était patent au moment du bras de fer sur la question  de la révision constitutionnelle. Des antis ont perdu leurs boulots pour leur opinion sur la question de la loi fondamentale. Ils sont en train de déambuler aujourd’hui dans les rues de Bamako tout en se remettant à Dieu. Ce n’est pas tout. La rallonge nous mène jusqu’au récent cas du maire de la commue VI, Alou Coulibaly membre du parti du chef de file de l’opposition. Il est suspendu dans un premier temps pour trois mois et quelques semaines après la purge de cette sanction, le voilà révoqué de sa   fonction de maire sur décret pris en conseil des ministres dernier.

L’acte  a été reçu  comme un froid glacial dans les rangs de l’opposition politique. Idem pour des leaders d’opinion, activistes et acteurs de la société civile. Quel motif valable le gouvernement peut-il avancer ? Quoi qu’il dise, la décision ne pourra nullement se défaire de la connotation purement politique comme l’URD l’indique dans un communiqué publié hier. Le parti de Soumaïla Cissé révèle toutes les tentatives du parti au pouvoir de lui voler la victoire en commune VI lors des communales passées sans succès. Et voilà aujourd’hui, le RPM abuse de son pouvoir et de manière flagrante.

Le fait donne à réfléchir sur les fautes graves commises par des élus du RPM  mais les hommes et femmes au centre des scandales ne se sont jamais souciés. Comme en témoignent  l’acte du maire de la commune II et un député élu de Goundam, vice-président de l’Assemblée qui a été nommé conseiller spécial du MNLA, le mouvement de l’ex rébellion qui a éventré le nord du Mali et favorisé l’accès aux terroristes et djihadistes.  S’il est question de sanction, elle ne doit pas être partiale.

Les exemples cités donnent à réfléchir sur le mode de gestion dangereux adopté en Afrique et au Mali en particulier.

Le parti au pouvoir utilise le système de clanisme alors que les hommes doivent être égaux devant les lois et le partage des tâches et autres avantages doivent se reposer sur des critères transparents ayant pour socle le mérite. C’est en cela que l’Afrique trouvera la voie du développement. Sinon la gouvernance qui règne de nos jours plongera davantage l’Afrique dans la misère. Les fils doivent se battre pour la Nation et non pour les intérêts d’un parti ou un individu.

Le jour où les Africains le comprendront, ça sera le jour de  naissance de la vraie démocratie. Pour l’instant, l’Afrique est synonyme de cette émulation négative qui tue le continent. Le Mali sous IBK est pire.

Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays

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