Hier, le mardi 9 août 2016, au moment où nos journalistes s’affairaient à la finalisation de leurs articles, le téléphone de notre Réd-chef adjoint, Oumar Diakité, se mit à sonner. Rien d’anormal, sauf que le motif de l’appel fera inquiéter toute la Rédaction. On lui signale des mouvements de forces de défense vers le monument «Tour d’Afrique ». Celui qui était au bout du fil lui fait savoir qu’il s’agirait probablement d’un terroriste que les forces armées et de sécurité tenteraient de mettre hors d’état de nuire. Il a même parlé d’un drapeau à l’image de celui des terroristes qui a été vu flottant. Aussitôt l’appel coupé, que les tentatives de recoupement sont entamées. Les appels lancés ça et là ne nous permettent pas d’avoir d’amples informations, il faut alors se déplacer sur les lieux.
Ce qui fut fait. Enjambant le troisième pont pour nous rendre sur les lieux nous nous attendions à un mouvement de foule, des personnes cherchant à se mettre à l’abri. Plus nous avançons, plus la situation semblait normale. Mais on se refusait à croire que cet appel d’une insistance inhabituelle puisse être une fausse alerte. Quelle fut notre surprise en arrivant sur les lieux de constater que les gens vaquaient normalement à leurs affaires sans aucunes craintes perceptibles. On a d’abord cru que la situation était sous contrôle d’où ce retour à la normale. Que nenni. Les premières interrogations nous ferra tomber des nues. Il n’a jamais été question selon notre interlocuteur de mouvements de forces de l’ordre encore moins de forces de défenses aux alentours du monument. Les deuxièmes et les autres interlocuteurs emboucheront la même trompette. Mais qu’est ce qui a bien pu pousser notre « source » à nous alerter sur une situation qui n’a jamais existée nous nous demandions ?
Par la suite on apprendra par le biais du ministère de la défense que c’est la promotrice de l’hôtel Royal qui avait écrit des revendications personnelles sur un drapeau noir qu’elle avait hissé sur le toit de l’hôtel. Les riverains apeurés ont alerté la gendarmerie qui a fait une descente sur les lieux. Elle a été entendue par les gendarmes. En tout cas la panique s’est emparée du tout Bamako avec l’amplification de la rumeur d’une attaque terroriste sur les réseaux sociaux.
Au-delà de ce « témoignage » né d’une panique cela dénote de la psychose dans laquelle vit le peuple malien. Avec les attaques qui ont eu lieu dans la capitale et les attaques a répétition dans le Nord il faut dire que la panique est désormais la chose la mieux partagée.
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT