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FATOUMATA TRAORE, UNE DEPIGMENTEE « Mes remords »

Pour Fatoumata Traoré, pour être belle, il fallait obligatoirement avoir une couleur de peau blanche. Utilisatrice des produits éclaircissants depuis plus de 10 ans, Fatoumata Traoré regrette cette décennie qui, selon elle, a détruit sa vie.

 

Après dix ans d’utilisation, Mme Traoré regrette aujourd’hui cette décision. Avant la signification de la beauté était la couleur blanche. « J’ai commencé à me dépigmenter parce que je ne me suis jamais sentie bien dans ma peau. Mon mari me disait à chaque fois que je serai plus belle avec un teint clair et qu’il m’aimerait encore plus. J’ai donc commencé à utiliser les produits éclaircissants à l’âge de 25 ans. A l’époque, je ne voyais aucun inconvénient. Mon mari me soutenait. Il m’achetait même les produits », raconte l’utilisatrice.

Elle explique comment elle a atteint le point de non-retour. « Je mélangeais différents produits à la fois tellement que j’avais hâte de me sentir dans la peau d’une blanche. Cela signifiait beauté pour moi ainsi que pour mon mari. Avec le temps, je suis passée de noir en chocolat. Ensuite, toute la famille m’enviait en me demandant tout le temps de leur donner mon secret que je refusais de donner avec fierté », se souvient-elle.

Des années ont passé. Fatoumata vivait bien dans son nouveau corps avec son mari jusqu’au jour où elle se réveilla avec des boutons rouges sur le visage. Ce jour reste gravé dans sa mémoire. « Les boutons sur le visage me grattaient énormément. Avec mon mari, nous sommes allés voir un dermatologue qui m’a conseillé de laisser ces produits-là.  Je l’ai bien écouté en suivant ses instructions. Quand j’ai commencé le traitement, mon corps a commencé à se noircir comme du charbon. Le regard que les gens ont sur moi m’a poussée à reprendre les produits », confie-t-elle. Remords dans la gorge. Elle poursuit : « aujourd’hui, je déteste mon corps. Je déteste vraiment la femme que je suis devenue. Tous ceux qui m’enviaient et qui m’appréciaient me regardent aujourd’hui avec du dégoût et de la pitié. Quant à mon mari, il ne me regarde même plus dans les yeux quand il me parle. Si je le savais, je ne me serais jamais mise dedans. Qu’Allah le tout puissant me pardonne et me donne la force de m’accepter comme je suis », affirme-t-elle, impuissante.

Désespérée, Fatoumata affirme avoir failli se suicider.

« Je déconseille vraiment l’utilisation des produits cosmétiques et éclaircissants. Il faut l’arrêter vraiment avant qu’il ne soit trop tard. Avec le temps, j’ai compris que rien ne vaut la beauté naturelle. Changer la couleur de sa peau ne sert absolument à rien », conseille-t-elle.

Source : Mali Tribune

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