En effet, le village de Farabougou, où vivent plus de 3 000 âmes, fait la Une des journaux, des radios, des télés, de la presse en ligne, ou autres canaux d’informations informels sur les réseaux sociaux. (Journaliste, activiste, vidéo-man, blogueur), chacun y va de sa méthode.
Et pourtant, la gravité de la situation doit requérir l’anonymat des personnes interviewées, exposées à la famine et à l’angoisse, imposées par leurs bourreaux, qui ont pris leur quartier dans les alentours du village.
Dans leurs déclarations, les personnes ressources du village de Farabougou déclinent tous les détails pouvant aboutir à leurs identifications par les assaillants.
Or en pareille circonstance, plus la situation perdure, plus les populations sont sollicitées, sans pour autant, dévoiler leur l’identité.
Toutefois, certains ressortissants du village ne manquent pas, à visage découvert, d’indiquer les positions des groupes qui assiègent leur village depuis près de vingt jours. Par conséquent, elles s’exposent et exposent les leurs à des représailles de ces hommes sans foi ni loi.
On se rappelle encore de Sadou Yehia, un témoin interrogé à visage découvert par France 24, dont le reportage sur le racket des terroristes a été diffusé le 13 janvier 2020, sur la chaîne. Identifié par les terroristes, le pauvre berger est enlevé, puis assassiné le 8 février 2020, soit quelques jours après son interview.
Rendre anonyme ou brouiller les voix ou les visages semble la moindre mesure appropriée, pour protéger (autrement) les populations de Farabougou, face à des individus imprévisibles.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews