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Faits divers : UN RÉPARATEUR UN PEU TROP RAPIDE

B. Sylla avait besoin d’un bon réparateur pour le dépanner. Le mécano fit plus que cela

 repatateur moto

Rien ne devrait plus surprendre personne à Bamako. En effet, l’audace, l’ingéniosité et l’inventivité des malfrats ne semblent plus connaître de limites. Même les plus méfiants des citoyens se font surprendre par un escroc qui a eu l’astuce de recourir à une combine encore peu utilisée. Car la meilleure arme de nombreux malfaiteurs est devenue l’effet de surprise, comme témoigne notre récit d’aujourd’hui. C’est une mésaventure très particulière qui est survenue au jeune B. Sylla. L’intéressé au moment où nous le rencontrions se demandait encore s’il avait été victime d’un vol d’un genre peu commun ou s’il était tout simplement victime d’une méprise poussée un peu loin. Le tout se passait le dimanche 1er juin dernier, aux environ 16 heures. Nous avions devant nous un homme très agité et passablement déprimé. B. hésitait sur la conduite à tenir. Il était sur le point de se rendre au commissariat du 10èmeArrondissement pour faire une déclaration de vol de sa moto Djakarta qu’il venait probablement de perdre quelques heures plus tôt. Mais en même temps il restait cramponné à un dernier espoir de remettre la main sur l’engin. Nous l’avons abandonné à son embarras et nous n’avons pu vérifier la suite de l’événement.

B. Sylla qui s’exprimait difficilement bambara (le soninké est sa langue usuelle) avait de bonnes raisons de tergiverser. En effet, il n’était sûr de rien dans l’interprétation de ce qui lui était arrivé. D’après lui-même, il avait quitté son domicile de Sénou aux environs de midi. Alors qu’il était arrivé au niveau de la tour d’Afrique à Faladiè, le moteur de sa moto commença à « tousser ». Ses efforts pour retrouver un rythme normal s’avérèrent vains et il s’était rendu à l’évidence : il était obligé d’avoir recours à un mécanicien professionnel. Le jeune Sylla n’était pas trop désemparé, car ce ne sont pas les réparateurs de moto qui manquent sur les abords de cette voie expresse de la rive droite du District.

Transpirant à grosses gouttes, il était en train de pousser son engin quand un jeune homme vint lui proposer de l’aider. Il lui indiqua un petit atelier de réparation qui se trouvait non loin de là sous les arbres, juste à côté d’un immeuble en construction. D’après Sylla, il n’avait rien vu qui l’aurait mis sur ses gardes. Les deux jeunes (dont celui qui l’avait intercepté) qui tenaient le mini atelier disposaient en apparence de tout le matériel de réparateur. Des outils étaient disposés sur une tablette en bois. Les clés à bougie et autres tournevis étaient rangées dans une sorte de caisse à outils. L’un des mécanos se mit aussitôt au travail. Il se montra d’une efficacité stupéfiante. Puisqu’après avoir jeté un coup d’œil sur le moteur, il fit quelques réglages rapides et parvint à faire redémarrer l’engin. Mais aussitôt que le moteur fut en marche, le mécano enfourcha la moto et démarra en trombe devant le propriétaire stupéfait. Le fuyard a  laissé derrière lui son compagnon et vraisemblablement complice.

Très inquiet, au moment de notre passage, B. Sylla dit attendre depuis déjà plus de trois heures dans l’espoir que son « dépanneur » allait retourner avec sa moto. Mais le jeune homme était à bout de patience. Tenant solidement par la manche le second mécanicien, il cherchait de l’aide et des conseils auprès des passants. La plupart de ceux-ci lui conseillaient d’amener le dépanneur à la police et d’y faire une déclaration de vol. Mais le réparateur « occasionnel » qu’il avait sous la main ne cessait de s’efforcer de le rassurer. Il demandait à Sylla de garder encore un peu patience, car son compagnon ne saurait tarder à revenir.

Ce n’était pas l’avis de nombreux passants qui émettaient ouvertement des doutes sur la moralité des réparateurs. La seule chance du jeune homme, c’est que l’otage qu’il détient se mette à parler et permette de mettre la main sur le fuyard. Mince espoir, espoir tout de même.

MH.TRAORÉ

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Kati : RAZZIA AU CSCOM DE KATI FARADA

Les malfrats avaient visiblement une idée du butin qu’ils pouvaient emporter 

S’il y a un domaine auquel les autorités attachent une grande importance, c’est la sécurité des personnes et de leurs biens. Depuis l’occupation des trois régions Nord du pays, l’insécurité avait commencé à gagner du terrain un peu partout à travers le territoire national. Avec des moyens relativement limités, les forces de police et de gendarmerie se sont efforcées de contenir ce phénomène. Les patrouilles de grande envergure initiées par le département de tutelle ont  contribué en maintenant une présence dissuasive à bloquer, voire à inverser dans certains cas une courbe de la délinquance qui avait tendance à grimper dangereusement. Mais la bataille est loin d’être gagnée. Car les délinquants changent régulièrement de stratégie et de cible pour brouiller les pistes et pour échapper aux forces de sécurité. Il leur arrive donc d’opérer là où on ne les attend pas du tout.

Généralement, les voleurs et autres braqueurs s’attaquent aux rarement aux établissements publics, car le butin y est maigre si on excepte le matériel informatique et de bureau. C’est pourquoi ce qui est arrivé en début de semaine passée à Kati surprend et étonne. Ce jour là, des malfrats se sont attaqués à l’un des centres de santé de la ville garnison, précisément le CSCOM du quartier de Farada.

D’après les informations recueillies sur place, c’est aux environs de quatre heures du matin que des individus mal intentionnés se sont introduits dans l’établissement sanitaire pour dérober de l’argent. On ne détient pas encore de renseignements fiables sur le nombre des malfrats qui ont commis le vol. Les responsables du CSCOM n’ont pu que constater les dégâts très tôt le matin à leur arrivée sur le lieu de travail. Les voleurs ont opéré avec beaucoup de sang-froid, sachant que la relative fraicheur qui avait envahi la ville après la pluie prolongerait le sommeil des populations et leur garantirait de pouvoir travailler sans être surpris. En outre, l’accès au bâtiment leur a été facilité par le fait que la cour du centre est  sans clôture.

Les visiteurs indésirables ont pénétré par effraction dans les locaux du centre de santé. Puis ils ont réussi à défoncer la porte de la pharmacie du CSCOM. Sans pouvoir nous donner avec exactitude le montant de la somme qui a disparu des caisses, nos interlocuteurs ont expliqué que les voleurs se sont éclipsés dans la nature en emportant avec eux toutes les recettes de la veille de la pharmacie. Comme si cela ne leur suffisait, ils se sont également introduits dans les bureaux de l’agent payeur du CSCOM. C’est là où les dégâts ont été importants. Les voleurs se seraient emparés de tout l’argent destiné à la paie des agents du centre. En effet, le vol a précédé juste le versement des salaires du mois. Les malfrats se sont ensuite évaporés sans laisser de traces.

Selon les informations reçues sur place, le centre de santé qui vient d’être victime de vol est parmi les plus sollicités et les plus rentables du district sanitaire de la ville garnison de Kati. Les rentrées hebdomadaires de recettes sont estimées entre 250.000 et 300.000 FCFA. Toujours, selon les mêmes sources, les auteurs de ce forfait auraient été probablement renseignés sur la période du versement des salaires pour agir. Sur ce point, une source policière nous apprend que les enquêtes sont ouvertes et devraient permettre de savoir avec certitude ce qui s’est réellement passé la nuit du vol. Pour le moment, rien n’indique que le gardien de l’établissement soit impliqué dans cette affaire, nous a t-on dit. Mais, d’après nos sources, de lourds soupçons pèseraient sur l’homme.

Après cet événement malheureux, le maire de Kati, le président de l’ASACO, Djowelé Konaré et le chef du quartier se sont transportés sur les lieux pour constater les faits. Il faut certainement indiquer que les cambriolages sur des établissements publics ne constituent pas un  phénomène inédit à Kati. Pour rappel, des vols similaires avaient été récemment perpétrés au niveau de deux directions de groupe scolaires de la localité.

M. SOUMBOUNOU

AMAP/Kati

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