A.P est un jeune cultivateur résident dans un village situé à une centaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso. Il est père de 6 enfants. A.P exploite un champ contigu à celui de F.B.
Sur sa parcelle, A.P élève des bœufs dont les excréments servent de fertilisants. F.B, son voisin, ne voit pas cette activité de bon œil et demande à A.P de déplacer ses animaux. Les bœufs sont gardés par ses enfants. A.P ne voyant pas ses enfants alors qu’il se faisait tard, s’est rendu à vélo dans le champ à leur recherche. En y allant, il passe devant la concession de F.B qui lui a proféré des menaces, écrit le confrère Sidwaya.
Il fait alors demi-tour. Non content de l’injurier, F.B, à l’aide d’une motocyclette, poursuit le prévenu, le rattrape à un carrefour et le prend par les colles. Se sentant en danger, A.P administre un coup de tête à F.B. Celui-ci s’écroule. Transporté à l’hôpital du village, puis dans une autre localité, F.B rend l’âme. Les examens médicaux ont montré que ce sont les coups de tête qui ont été la cause de la mort de F.B. AP a laissé entendre qu’il n’avait pas l’intention de donner la mort à F.B, âgé de 56 ans.
Des déclarations contraires de la famille du défunt qui prétendent que le prévenu avait l’intention de donner la mort. Lorsque le tribunal demande alors aux ayants droits ce qu’ils réclament suite au décès de F.B, son fils a souhaité que le prévenu A.P ne revienne plus au village. L’épouse du défunt va un peu plus loin. Elle demande au tribunal de donner la mort à A.P parce qu’il a tué son mari. Ni le parquet, ni le tribunal n’a cédé à cette requête. Le parquet a requis 60 mois dont 12 fermes et une amende de 1 million F CFA avec sursis. Le tribunal qui l’a reconnu coupable des coups mortels, l’a condamné à 84 mois dont 36 mois fermes et 300 000 F CFA d’amende avec sursis.
Adaman Drabo