La volonté du gouvernement malien de dégager les bases des chasseurs dans la région de Mopti a suscité la colère de la communauté dogon. La visite du Premier ministre Boubou Cissé, seulement à Ogossagou et Diallassagou, alors qu’il y a eu plusieurs villages victimes d’attaques ces derniers temps, a aussi été mal vue.
Dans son communiqué publié en réaction à la décision du Gouvernement, le mouvement d’auto-défense au pays dogon dit être mécontent de la volonté du gouvernement de « supprimer les cheik-points des éléments du mouvement d’auto-défense Dan Nan Ambassagou installés sur la route nationale 15 communément appelée route de poissons, reliant Sevaré, Bandiagara, Bankass, Koro frontière Burkina Faso ». Selon cette association des chasseurs, les check-points que le Premier ministre souhaite supprimer sont installés « dans le but et le seul but de sécuriser la route, les villages afin de permettre aux populations, toutes ethnies confondues, de circuler librement sur cet axe ». Le même communiqué précise qu’avant l’installation de ces check-points, des terroristes arrêtaient des véhicules et procédaient à des exécutions sommaires sur des populations civiles.
Quant à la jeunesse Tabital pulaaku, elle s’est réjouie, sur sa page Facebook, de la décision du gouvernement de lever les «11 check-points » de Dana Ambassagou. Elle regrette même que la décision « soit venue tardivement ».
Le mouvement de Youssouf Toloba ne s’est pas limité à la simple question de la levée de ses check-points, il se plaint de la visite du Premier ministre dans seulement les villages victimes peuls, Ogossagou et Diallossagou, alors que plusieurs autres villages ont été également frappés. « Dans la seule semaine du lundi 17 février 2020 au dimanche 23 février 2020, voici la liste des villages attaqués et incendiés avec morts d’hommes : Senguemana, Ogotanga, Simeni, Tengne, Guemeto Terely, Timissa, Bamba, Menthy, Dialaye, Sondongara, Donkono, Bankouman, Nema, Tanessogou etc. C’est ça notre quotidien au pays dogon », lit-on dans le communiqué.
Mécontents de la décision, les femmes et les enfants ont bloqué la délégation du Premier ministre dans les zones de Kori-Kori et Goundaga, dimanche dernier.
La situation du pays est fragile. Les gouvernants doivent donc faire beaucoup attention dans la gestion de cette crise. L’option de désarmer les milices est une bonne décision, mais il faut que ce soit toutes les milices, sans exception aucune. Il faut les désarmer, mais avant, il faut sécuriser les personnes et leurs biens. Il est important aussi que toutes les victimes de la crise soient traitées au même pied d’égalité.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali