L’hôte El Farouk a servi de cadre le lundi 23 octobre 2017, à la tenue d’un important atelier national portant sur la validation du Programme de développement à l’exportation de la viande du Mali.
Les travaux d’ouverture de l’atelier étaient présidés par Abdel Karim Konaté, ministre du Commerce, porte-parole du gouvernement ; en présence des ministres de l’Elevage et de la Pêche ; du Développement industriel ; ainsi que Mme Mbaranga Gasarabwe, coordonnateur résident du système des Nations Unies au Mali.
Dans son allocution, Mme Mbaranga Gasarabwe a rappelé que cette marque de confiance, témoigne de la qualité du partenariat. « En plus du Programme de développement des capacités commerciales, plus connu sous le nom de Cadre intégré pour le commerce, mis en œuvre par votre département, le PNUD accompagne également, cette année, l’Agence pour la promotion des exportations sur trois activités majeures que sont la mise en place et la vulgarisation d’un système de code à barres au Mali pour faciliter la traçabilité et les exportations, la promotion et le développement des exportations des fruitiers forestiers, l’élaboration d’un programme de développement à l’exportation de la viande objet du présent atelier ».
L’atelier vient à point nommé, c’est-à-dire au moment où le Mali, pays d’élevage par excellence, deuxième cheptel de la Cédéao après le Nigéria, est à un tournant important pour le développement de ce sous-secteur. En effet, l’élevage et la pêche constituent la principale source de revenus pour plus de 30% de la population malienne et les exportations de bétail ont atteint 115 milliards de FCFA en 2015, et 12 milliards pour les exportations de peaux et cuirs, soit la troisième place des produits à l’exportation après l’or et le coton.
En dépit de sa forte contribution au PIB, le sous-secteur de l’élevage, avec l’exportation du sur pied, marqué aujourd’hui, par un phénomène de déstockage du cheptel malien en direction des pays voisins, à cause notamment de l’insuffisance des points d’abreuvement et des pâturages aménagés. Par ailleurs, l’exportation du bétail pied constitue un manque à gagner considérable pour le Mali en termes de valeur ajoutée d’entreprises transformatrices du bétail en viande, de création d’emplois variés, mais représente une perte inestimable pour les sous-produits de l’élevage.
L’élevage a plus que jamais besoin d’une plus grande prise en charge afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la réduction de la pauvreté, l’augmentation des recettes publiques et la réduction du déficit de la balance commerciale du Mali. Une des réponses à cette situation est d’œuvrer pour la compétitivité de la filière par la valorisation de l’avantage comparatif dont jouit encore le pays. C’est pourquoi ce programme qui est soumis à l’atelier répond à l’objectif du gouvernement du Mali de mettre l’accent sur la transformation, et s’inscrit dans la réalisation des objectifs du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable, qui est d’optimiser le potentiel de développement de l’élevage en vue d’éradiquer la pauvreté.
Cette étude ambitionne de favoriser la filière bétail viande et de soutenir l’émergence de l’exportation de la viande rouge du Mali. Le programme se décline en cinq fiches de projets couvrant : les appuis à l’organisation des éleveurs ; l’amélioration de la santé et de la production du bétail ; la transformation, le conditionnement et la commercialisation ; la formation et le perfectionnement des intervenants de la filière ; l’opérationnalisation du présent programme.
Cet atelier présente une opportunité pour identifier l’ensemble des problèmes qui entravent le bond qualitatif des exportations des produits de l’élevage du Mali. Au sortir de ces deux jours de réflexion, le document a été enrichi et des recommandations formulées en vue d’une opérationnalisation rapide du programme de développement à l’exportation de la viande du Mali.
Pour le ministre du Commerce, porte-parole du gouvernement, Abdel Karim Konaté, « il est constant que de l’indépendance à nos jours, les hautes autorités nationales ont mis un accent particulier sur le secteur du bétail-viande, notamment avec l’introduction de nouvelles races. Dès cette période, l’on a assisté à la mise en place de certains projets de développement avec l’assistance technique et financière des partenaires au développement ». Les résultats enregistrés ont été significatifs, comme en témoignent les statistiques officielles. Ainsi, en 2016, l’effectif du cheptel malien était estimé à 10 941 400 bovins, 15 900 500 ovins, 22 141 650 caprins, 549 270 équins, 999 200 arsins, 1 028 700 camelins et 83 200 porcins. Ces chiffres font du Mali, le 2e plus grand pays d’élevage de l’espace Cédéao après le Nigéria. Le sous-secteur de l’élevage et de la pêche contribuait a contribué à hauteur de 19% du PIB (Produit intérieur brut) et a représenté 17% des recettes d’exportation du pays. En dépit de cette relative bonne santé du sous-secteur de l’élevage, force est de constater qu’au plan des exportations de viande, les résultats n’ont pas été conséquents. Au demeurant, depuis maintenant quelques années, les animaux vivants ont perdu leur rang de 3e contributeur aux recettes d’exportation du Mali au profit des engrais phosphatés, après l’or au premier rang et le coton comme 2e.
Gaoussou Kanté
La rédaction