L’exploitation minière est définie comme étant l’ensemble des activités d’extraction des minerais en vue d’en disposer pour des fins utilitaires ou commerciales. Des acteurs aux différentes politiques nationales à l’échelle continentale, force est de constater que le système n’est pas favorable aux populations. Une relecture des choses s’impose pour plus d’équité à travers une expertise avérée, aucunement improvisée.
Cette activité englobe les études préliminaires, la recherche, l’exploration, l’exploitation et les activités de transformation industrielle.
– Qui sont les acteurs de l’exploitation minière ?
On peut les classer en trois catégories :
• l’État parce que les ressources minérales l’appartiennent de facto,
• les sociétés minières et leurs actionnaires qu’on appelle les multinationales à savoir les partenaires techniques et financiers qui sont les grandes institutions financières internationales, à l’image des institutions de Breton-Woods
• les particuliers notamment les activités d’orpaillage et de petites mines
– Comment peut-on expliquer les milliards générés par l’exploitation minière et la misère des pays africains ?
Tout d’abord il faut noter que le continent africain a les deux tiers des réserves de matières premières dans le monde :
Par exemple la Guinée en matière de bauxite (qui est en fait ce minerai qui permet d’avoir l’aluminium) dispose de plus 40 milliards de tonnes capables d’approvisionner l’industrie mondiale de l’aluminium pendant plus de cinq cents ans, soit 3 fois en tout cas en matière de délais plus longs que tout le pétrole connu sur terre (source étude Banque mondiale)
Le Niger, a un pourcentage énorme du nucléaire français de l’uranium ; La RDC, détient un tiers des réserves mondiales de cobalt et pourtant, ce pays est décrit comme une nation des plus pauvres.
Finalement on pourra se poser la question de savoir si c’est un continent qui est pauvre ou un continent qui s’appauvrit !
La réponse est que l’Afrique s’appauvrit par la politique d’exploitation de ces ressources. Cependant nous n’allons pas mettre tout simplement la responsabilité sur les étrangers, car l’élite a sa part de responsabilité à environ 80% , car si nous disons que ce sont les occidentaux pourquoi nous n’avons pas pu résister ou faire comme eux par les expertises.
Imaginer que dans les années 40, le Qatar n’avait pas de pétrole et qu’à la même période on a découvert l’Or Noir faisant du pays la souveraineté en la matière est interpellateur.
En observant le Japon, l’Afrique d’aujourd’hui ressemble un peu au Japon des années 40 : le niveau de vie du Japonais et du Qatari n’a rien à envier de nos jours à celui du citoyen lambda de l’Union Européenne. Ils sont en avance parce qu’ils ont pu résister aux multinationales, ils ont pu contrer les puissances, peut-être même, jadis coloniales et nous n’avons pas pu résister.
Nos dirigeants doivent savoir mettre nos compétences et se tourner vers une politique plus juste et équitable dans l’exploitation de nos ressources minières. Malheureusement la corruption a pris le pas sur la bonne gouvernance, car nous avons hérité de dirigeants alimentaires au lieu que visionnaires.
Dans ce secteur-là, c’est le plus opaque, il y a un problème de transparence qui est là notamment comment les marchés se passent, comment bien sûr le maigre revenu de ce secteur est redistribué.
Aujourd’hui il faut questionner le cadre juridique de l’exploitation de séquelles émises en Afrique. Il s’agit principalement du code minier, les codes d’investissements, des conventions minières sans oublier des acteurs administratif unilatéraux. C’est le cas des permis de recherche et des concessions, etc.
Au regard de ce qui précède, on semble avoir l’impression que nos Etats disent « venez c’est pour vous, exploitez ! »
A cela il faut voir clauses de stabilité fiscale douanière qui sont insérées dans ces contrats, vous n’y comprendrez rien. C’est extrêmement difficile dans ce sens-là d’aller vers un développement de l’Afrique, en tout cas vers un retour de ces minerais là en direction des populations pour que les communautés puissent entrer en possession des ressources bien entendu qui sont les leurs !
La question que l’on peut se poser est de savoir s’il y a une volonté politique émaillée de transparence.
L’Afrique ne manque pas de ressources humaines, même si encore une fois il faut mettre ça entre guillemets « le domaine minier est un domaine extrêmement complexe c’est un domaine extrêmement technique, avoir des ingénieurs est une chose, mais avoir des experts en matière de montage financier, en matière de rédaction des contrats miniers, qui sont là, qui peuvent faire 20 ans -30 ans – 40 ans, ces déformations extrêmement pointus qui nécessitent non seulement une spécialité mais aussi une expertise sur tout ça.
Moussa Ben Deka Diabaté
Institut de la Responsabilité Sociétale des Entreprises ( RSE) / Mali
Idriss Keita
Malizine