Quatre exécutions sommaires ont eu lieu dans la ville de Bossembélé au nord-ouest de Bangui. Des milliers d’ habitants ont pris la fuite, terrorisés. Une preuve de la tension qui persiste entre d’anciens éléments de la Seleka et les anti-balaka, les milices paysannes d’autodéfense. Depuis le début du mois de septembre, ces affrontements ont fait plus de 200 morts.
Un ancien haut gradé de la Seleka aurait abattu sommairement un jeune homme. C’est en tout cas ce que croit la population – qui s’est réfugiée en brousse -, pour au moins une des quatre exécutions sommaires recensées il y a deux jours.
« La Seleka est venue, elle règne sur le pays, se désespère un cultivateur de Bossembélé. On doit vivre de concert. Il n’y a pas d’opposition en ce moment. Elle estime que les anti-balaka [« anti-machette » en sango, milices d’autodéfense] sont contre la Seleka mais non : les villes en province sont menacées. Même nos frères musulmans, avec qui nous avons vécu. Leurs parents sont venus à Bossembélé, ils ont grandi à Bossembélé, ils se sont enrichis à Bossembélé, ils parlent la langue du pays. »
Ce paysan a poursuivi sa route jusqu’à Bangui : plus de 150 km pour chercher de la nourriture et des médicaments pour sa famille restée en brousse.
Pour l’heure, peu d’informations filtrent sur le retour au calme ou non de la ville de Bossembélé qui comptait pas moins de 12 000 habitants avant ces violences. Plusieurs sources évoquent des pillages et la circulation d’hommes en armes dans les villages environnants.