Dans son rapport 2016-2017, publié le 12 avril 2018, Amnesty international a dressé un tableau des pays qui ont exécuté le plus la peine capitale. Il s’agit de cinq pays : la Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Irak et le Pakistan, appelés aussi les pays du dragon dans le cadre de l’exécution de la peine de mort.
Ces informations ont été données à la faveur d’une conférence de presse tenue au siège d’Amnesty International sis à Kalaban-Coura ACI. Les cinq pays qui ont exécuté le plus de personnes en 2017 sont la Chine avec des milliers, l’Iran avec plus de 507 personnes ; l’Arabie Saoudite a exécuté 146 personnes, l’Irak plus de 125 et le Pakistan a connu plus de 60 exécutions.
L’Afrique subsaharienne a réalisé d’importants progrès en vue de l’abolition de la peine de mort, avec une diminution significative du nombre de sentences capitales recensées dans toute la région, comme le souligne Amnesty International dans son rapport mondial sur le recours à la peine de mort en 2017, rendu public le 12 avril 2018.
Pour preuve, la Guinée Équatoriale est devenue le 20ème État de l’Afrique subsaharienne ayant aboli la peine de mort pour tous les crimes, et le Kenya a supprimé le recours obligatoire à ce châtiment en cas de meurtre. Le Burkina-Faso et le Tchad ont également pris des mesures pour le supprimer en adoptant de nouvelles lois ou en déposant des projets de lois en ce sens.
Selon le conférencier Mohamed El Béchir Singaré, coordinateur et juriste chargé de la peine de mort à Amnesty International, «les progrès enregistrés en Afrique subsaharienne en 2017 sont représentatifs des tendances positives dans le reste du monde, les recherches d’Amnesty International indiquent un nouveau recul du recours à la peine de mort en 2017 à l’échelle mondiale».
Cependant, à l’en croire, des tendances inquiétantes demeurent en 2017, en ce qui concerne le recours à la peine de mort. Quinze pays ont prononcé des peines capitales ou exécuté des personnes pour des infractions liées aux stupéfiants, en violation des dispositions du droit international.
Pour M. Singaré, si la majeure partie des exécutions dans des affaires de stupéfiants ont été enregistrées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2017, c’est dans la région Asie-Pacifique que se trouve le plus grand nombre de pays ayant recours à la peine capitale pour ce type d’infraction (10 sur 16).
Pour conclure, Mohamed El Béchir Singaré dira que la peine de mort s’inscrit dans une culture marquée par la violence et n’apporte pas de remède à ce fléau. «Nous savons qu’en stimulant le soutien des personnes à travers la planète, nous pouvons lutter contre ce châtiment cruel et mettre fin à la peine de mort partout dans le monde», a-t-il déclaré.
Gabriel TIENOU
Le Reporter