L’exclusion du maire Amadou Ouattara et plusieurs de ses proches de la section RPM de la Commune V du District de Bamako est en cours d’adoption. La preuve : une demande d’exclusion a été adressée, en fin de semaine dernière, à la Commission de discipline du parti par le secrétaire général de la Section, Moussa Timbiné.
En effet, 11 cadres du parti du Tisserand en Commune V, dont le maire principal, Amadou Ouattara et deux de ses adjoints, sont concernés par cette demande d’exclusion introduite auprès de la commission de discipline du bureau national du parti.
La section RPM de la Commune V leur reproche d’avoir battu campagne pour une liste différente de celle du parti lors des élections législatives de mars-avril 2020.
« Lors des élections législatives du 29 mars 2020, ces sieurs susnommés ont ouvertement soutenu la liste NCA contre celle du parti. Comme si cela ne suffisait pas, lors du scrutin du deuxième tour du 19 avril, ils ont apporté leurs voix au profit de la liste ADEMA-URD-ADP/Maliba. Ces faits sont attestés par des vidéos et des images de campagnes dûment constatées par un huissier-commissaire de justice », peut lire dans cette demande d’exclusion.
Les rivalités nées lors des législatives avortées de 2018 entre le maire et Moussa Timbiné expliquent les raisons de cette exclusion.
En effet, ce jeune député aux ambitions demeurées, qui a fait le mandat le plus court à la tête de l’Assemblée nationale du Mali, ne voulait plus sentir le maire de la Commune V et tous ceux qui lui sont restés fidèles. Pour cause, Amadou Ouattara, alors secrétaire général de la Section V, avait osé jeter son dévolu en 2018 sur la candidature du président du RPM, Dr. Bocary Tréta, aux législatives avortées afin qu’il devienne député et plus tard président de l’Assemblée nationale.
Ce même poste que Moussa Timbiné lorgnait et qu’il va conquérir deux ans plus tard au détriment du député RPM de Dioïla, Mamadou Diarrassouba, grâce au truchement de l’ancien chef de l’Etat, IBK, et son fils député, Karim Kéita.
Le choix du président du RPM par l’édile Ouattara et ses proches leur a valu une guerre sans merci livrée par le camp de l’ancien député RPM de la Commune V. Et depuis, un grand fossé est créé entre les deux ténors de la Section V conduisant le camp Ouattara à soutenir une liste différente de celle du parti lors des élections législatives de mars-avril 2020. Aujourd’hui, ils paient le prix de leur choix.
Selon les proches des maires joints au téléphone, il était déjà sur point d’officialiser sa démission du RPM.
« Amadou Ouattara devait le faire avec ses proches à partir du 30 avril prochain. Mais, quand ils ont appris cette nouvelle, ils ont anticipé l’officialisation de la démission d’exclusion du maire et toutes les personnes mentionnées dans cette demande », nous confie une source crédible proche du maire, ajoutant que « cette demande d’exclusion du maire est un non-événement ».
Notre source dira que depuis la crise de 2018, ces personnes exclues avaient déjà cessé de participer à toutes les réunions des instances du parti. Il faut noter qu’Amadou Ouattara et tous ses proches tombés dans la disgrâce de Moussa Timbiné, ont brillé par leur absence lors du renouvèlement de la Section et du choix du candidat et la campagne des élections législatives de mars-avril 2020.
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