En soutien aux communautés meurtries de la région, les ressortissants de la région de Mopti à Bamako ont battu le pavé, mardi, pour exiger le retour de la paix, dans cette région, en proie à des violences intercommunautaires qui ont déjà fait de nombreuses victimes. Aussi, les manifestants entendaient aussi dénoncer ce qu’ils qualifient ‘’d’exactions’’ de l’armée malienne contre les populations civiles dans la zone.
À l’appel de la « Plateforme Sauvons la région de Mopti », ils étaient environ 2000 manifestants exprimer leur ras-le-bol, mardi, sur le bouvard de l’indépendance face au drame que vivent les populations civiles de la région, victimes à la fois de violences intercommunautaires et de terrorisme, mais aussi et surtout victimes collatérales de la lutte antiterroriste.
Ont pris part cette marche, les associations de jeunes ressortissants de la région de Mopti, les membres de la Coordination des associations des ressortissants de la région de Mopti (CAREM), les députés élus de la région. Parmi les personnalités, on pouvait noter la présence du président de la CAREM, l’ancien ministre, Adama SAMASSEKOU ; les députés : Youssouf AYA, Mme Diallo Aissata TOURE, Issa TOGO. À ceux-ci s’ajoutent de nombreux cadres, dont l’ancien conseiller à la présidence, Moustapha DICKO, etc.
Cette marche qui se voulait pacifique est partie du monument de l’indépendance pour prendre fin devant la Bourse du travail sous escorte d’un impressionnant dispositif de sécurité.
La jeunesse de Mopti, dans toutes ses composantes ethniques, a scandé à l’unisson : « la paix à Mopti » ; « c’est assez » ; « stop à l’instrumentalisation », etc.
Le porte-parole de la « Plateforme sauvons la région de Mopti », Mama SAMASEKOU, a déclaré que tous les ressortissants de la région Mopti condamnent avec la dernière rigueur la persistance de l’insécurité, des homicides volontaires au quotidien, les exécutions extrajudiciaires et l’état de siège permanent qui règne dans tous les cercles de la région, à savoir : Bankass ; Djenné, Douentza, Koro, Mopti cercle, Youawarou, et Tenenkou.
Selon lui, tous les ressortissants de la région de Mopti soutiennent sans réserve les actions de la « Plateforme savons la région de Mopti ».
Pour lui, ces marches ont pour but d’alerter la communauté nationale et internationale pour qu’elles sachent que Mopti, c’est une région de 2 600 000 personnes qui est en train de mourir à petit feu avec l’interdiction de rouler à motos et sans aucune mesure d’accompagnement. Aussi, a déploré M. SAMASSEKOU, avec le terrorisme, l’insécurité s’est installée partout, l’économie de Mopti est à terre et les jeunes sont obligés de se retourner le pouce et attendent des projets de développement. Toujours selon le coordinateur de la plateforme, Mama SAMASEKOU, l’État a déjà pris des mesures, mais peut mieux faire.
Aujourd’hui, a-t-il fait constater, malgré les présences de l’état-major du G5 Sahel à Sevaré (non loin de Mopti), des forces internationales (MINUSMA, Barkhane), des FAMA, l’insécurité règne partout dans la région. Ce qui provoque chez les ressortissants de Mopti, un sentiment d’abandon de la région.
De son côté, le président de la CAREM, Adama SAMASSEKOU, a indiqué que ce qui se passe à Mopti doit cesser. Selon lui, la région de Mopti incarne la nation malienne en miniature avec toutes les composantes de la nation représentées. Pour lui, cette marche traduit la détermination des ressortissants de la région, à trouver ensemble des solutions durables à cette situation. Car, a-t-il reconnu, l’État ne peut pas, à lui seul, trouver cette solution qui doit passer par l’implication de toutes les filles et fils de la région.
L’autorisation de la marche, dit-il, prouve déjà que le gouvernent que le gouvernement reconnait la légitimité de ce combat. Dans les jours à venir, a-t-il annoncé, la CAREM et les responsables de la plateforme vont rencontrer le gouvernement en vue de mettre fin à la violence.
Pour sa part, l’honorable Issa TOGO a, au nom de ses collègues, remercié les initiateurs de cette marche qui prouve qu’il y a de l’espoir pour la paix. Pour ce faire, chacun doit sensibiliser ses parents, ses voisins, voire sa communauté pour que les exactions cessent.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-matin