En retrait, comme ses trois camarades d’infortune, mercredi sur le tarmac de l’aéroport de Villacoublay (Yvelines) à son retour en France, Daniel Larribe a cette fois pris la parole. Invité lundi sur le plateau du journal télévisé de 20 heures de France, l’un des quatre ex-otages retenus au Niger durant plus de trois ans a déclaré n’avoir aucune “séquelle” de sa captivité. Avec Thierry Dol, Marc Féret et Pierre Legrand, “on peut se considérer comme des miraculés, et là nous ne pouvons que nous féliciter de l’efficacité de toutes les équipes de négociation, de tous les acteurs qui ont participé à notre libération”, a confié Daniel Larribe.
Le bonheur de cet homme de 62 ans d’avoir recouvré la liberté est pourtant atténué par un événement récent : le meurtre des journalistes de Radio France internationale (RFI) Ghislaine Dupont et Claude Verlon, abattus samedi dans le nord du Mali. “Je vous avouerai franchement que cette joie a été fortement affectée par le triste assassinat de vos deux collègues”, a confié Daniel Larribe à David Pujadas.
Retourner en Afrique un jour ? “Peut-être, mais pas de sitôt”
“Nous serons vraiment heureux quand les trois autres otages du Mali seront enfin libérés. Je pense aussi aux otages de la Syrie”, a affirmé celui qui a laissé entendre qu’il avait vu un autre otage français toujours retenu dans le Sahel durant sa captivité. “Il se pourrait que l’on ait aperçu Serge Lazarevic, les autres non”, a-t-il dit sans donner plus de détail, dans un souci manifeste de rester discret sur cette question. Gilberto Rodriguez Leal est en effet toujours retenu en otage dans la région et Francis Collomp au Nigeria.
Sur les conditions de sa détention, Daniel Larribe a assuré s’être “mis entre parenthèses”. “Quand je commençais à avoir des idées négatives qui m’envahissaient, je les rejetais, quitte à aller faire la description d’une plante”, a-t-il dit. Dans des conditions “spartiates” mais sans mauvais traitements, les ex-otages ont été “correctement nourris”, mangeant la même chose que leurs gardes : “C’était peu varié, c’était des pâtes et du riz”, “du lait et du sucre pour faire le thé” et “de temps en temps de la viande” de chameau ou mouton. Passionné d’Afrique, celui qui était directeur de production chez Areva lors de son enlèvement le 16 septembre 2010 a indiqué qu’il y retournerait “peut-être”. “Mais pas de sitôt.”
La fille de Serge Lazarevic a assuré lundi à RTL que l’ex-otage Thierry Dol avait vu son père récemment et que ce dernier se portait “plutôt bien”. “J’ai rencontré Thierry Dol qui m’a expliqué qu’il y a peu de temps – je pense un peu plus d’une semaine – mon père et lui se sont croisés et ont été ensemble quelques jours. Mon père avait l’air plutôt bien”, a déclaré Diane Lazarevic. “J’étais super contente. On avait eu une vidéo trois mois après (son enlèvement, ndlr) et depuis, le néant, on n’avait aucune information. Là, c’est la meilleure des preuves de vie.”
Source : metronews
