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Évitons de tomber dans le piège

Quelle issue pour notre pays ? C’est la question que l’on est en droit de se poser alors que notre pays cherche désespérément à se mettre debout le  genou à terre depuis une décennie en raison de la multitude des crises auxquelles le Mali est confronté. Malheureusement, c’est le moment bien choisi pour certains acteurs pour entretenir le spectre de la division dont les conséquences ne feront qu’enliser davantage une situation déjà très critique.

 

L’insécurité continue d’endeuiller notre pays. Et la situation, selon de nombreux rapports, est alarmante en dépit de la montée en puissance des forces armées maliennes. En effet, ces rapports décomptent un record funeste de plus de 900 civils tués entre janvier et mars 2022, soit presque le double du bilan de toutes les attaques contre les civils durant l’année précédente.

La dernière en date, c’est le massacre du week-end dernier dans le cercle de Bankass où le pays pleure encore la mort de 132 civils froidement assassinés. Au nom de quelle revendication ou d’idéologie qui méprise la sacralité de la vie humaine ?

Le récit des rescapés de cette attaque barbare est glaçant et nous décrit le visage de démon de ceux qui en sont les auteurs.    

L’ampleur de ce drame, même si chaque vie est égale, a poussé de nombreuses organisations internationales à sortir de leur zone de confort pour condamner ces ignobles tueries de masse contre des civils. Au plan national, les acteurs politiques et de la société civile n’ont pas été également avares en compassion et en soutien au pays, aux blessés et aux familles des personnes décédées.

Dans ce contexte de deuil de trois jours décrété par le président de la Transition, certains ont déjà hélas oublié les morts innocentes et continuent d’alimenter le spectre de la division après à l’adoption de la nouvelle loi électorale par le Conseil national de Transition, le vendredi 17 juin. Un exercice démocratique à l’issue duquel le semblant de cohésion entre le gouvernement et le CNT est en train de prendre de sérieux coups.   

Au grand mépris de la mémoire des victimes, les partisans des institutions de la transition (gouvernement-CNT) se donnent en spectacle sur les réseaux sociaux.

Une attitude qui serait le dernier souhait sur terre du Malien lambda qui croupit sous les impacts de l’embargo, de la vie chère.

Si la confrontation d’idée est nourricière de la démocratie, les appels à la vindicte renforcent la haine, et affaiblissent la tolérance dans une période où le pays a plus que jamais besoin de cohésion, d’accalmie au plan politique pour ensuite s’attaquer à d’autres défis. Il s’agit notamment de chercher un compris avec la communauté internationale, en premier lieu la CEDEAO dont le Médiateur est attendu en principe aujourd’hui à Bamako en vue de poursuivre le dialogue avec les autorités de la Transition.   

En froid avec ses premiers partenaires, une confrontation entre ‘’pour’’ et ‘’contre’’ du gouvernement ou du CNT ne crée pas une situation propice aux nouvelles autorités du pays d’aller à l’essentiel. En effet, aucun pouvoir démocratique, ou même issu du coup d’État comme c’est le cas de notre pays, n’est à mesure de faire face à autant de fronts dans la durée sans l’accalmie au front sociopolitique. Parce qu’outre la brouille avec la communauté internationale, le Mali fait face à des difficultés économiques énormes, à la cherté de la vie, à la paralysie d’une partie du secteur privé à cause de l’embargo, entre autres. Sans oublier le terrorisme qui écume les 2/3 de notre pays depuis des années.

Ce qui est évident, c’est qu’aucun des deux camps ne sortira vainqueur de cette situation qui humilie davantage à la face du monde. Surtout quand on se dit acteur du changement.

Aujourd’hui, il n’est de secret pour personne qu’on compte essentiellement sur nous-mêmes ; et s’il faut se braquer les uns contre les autres, c’est le pire scénario qui se dessine. Si c’est pour le pays que nous nous battons, le bon sens nous commanderait de taire nos divergences par ces temps qui courent.

Avec ou sans Choguel Kokalla MAIGA, rien de bon et de durable ne se construira dans la division, nous enseignent les maîtres de la parole et de la sagesse (les griots).

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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