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Être d’exception : Mahmoud Dicko, l’imam malien qui fait trembler IBK

Au Mali, des milliers de manifestants ont bravé, hier, le risque d’une contamination au coronavirus, pour réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. Ils répondaient à l’appel du puissant chef religieux musulman Mahmoud Dicko, converti à la politique depuis qu’il a lancé, en septembre 2019, la structure de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS).

« En lançant, le 7 septembre dernier, la CMAS, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants, le populaire imam Mahmoud Dicko n’a pas mâché ses mots. Devant 4 000 fidèles réunis dans le palais de la culture de Bamako, ce partisan d’un islam rigoriste a attaqué bille en tête les autorités. De quoi compliquer de plus en plus la tâche du premier d’entre elles, à savoir le président Ibrahim Boubacar Keïta. L’équation n’était déjà pas simple pour IBK, mais désormais celui-ci va devoir faire avec une célébrité dotée d’une autorité légitime. Un nouveau défi, donc, pour IBK, qui entame un nouveau mandat à la tête d’un pays miné par la violence et sous l’emprise des terroristes dans plusieurs régions qui échappent au pouvoir central », écrit lepoint.fr.

« Mon problème, c’est ceux qui ont trahi le peuple malien. C’est à eux que je m’adresse. Mon combat, c’est d’abord contre eux », a déclaré l’imam, fustigeant « une corruption à ciel ouvert et endémique » et « une gouvernance catastrophique ». La veille, la Cour constitutionnelle avait eu beau publier un communiqué prévenant que « les partis politiques ne doivent pas porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public » et qu’aucun « ne peut se constituer sur une base ethnique, religieuse, linguistique » sous peine de sanctions, l’avertissement est resté lettre morte. Le prêcheur s’estime aujourd’hui trop puissant pour craindre les foudres d’un pouvoir affaibli, qui risqueraient de provoquer une révolte chez les nombreux Maliens qui apprécient ses diatribes populistes. S’en prendre à un imam qui ose mettre sur la place publique ce que tout le monde pense n’est pas chose aisée, surtout dans un pays où cela ne peut qu’augmenter sa popularité et risquer de créer un nouveau facteur de déstabilisation alors que l’État de droit ne cesse de reculer. D’autant que l’imam Dicko se garde bien de franchir la ligne rouge. Il choisit toujours de prononcer des propos ambigus. Une tactique vue ailleurs chez des islamistes qui cherchaient à prendre le pouvoir. « Je ne suis pas faiseur de rois ni président, je veux faire la paix », a précisé l’imam. Pour le coordonnateur général de cette organisation qui ratisse large avec l’islam comme dénominateur commun, la CMAS n’est pas un parti, mais un mouvement qui a pour « idéaux » les visions religieuses, sociétales et politiques » de l’imam. Or celui-ci n’en est pas à son coup d’essai.

Mahmoud Dicko, né vers 19641, est un imam sunnite malien originaire de la région de Tombouctou qui a présidé le Haut Conseil islamique malien (HCIM) de janvier 2008 à avril 20192.

Ancien professeur d’arabe, il devient au début des années 1980 l’imam de la mosquée de Badalabougou à Bamako. Il a été secrétaire général de l’Association Malienne pour l’Unité et la Progrès de l’Islam (AMUPI), courroie de transmission du parti unique de l’ancien dictateur Moussa Traoré3 et Premier Secrétaire sortant aux Affaires religieuses.

Mahmoud Dicko se réclame du courant sunnite de l’islam. Selon l’ethnologue Jean-Loup Amselle : « Mahmoud Dicko est un quiétiste qui refuse le djihad et l’application des règles les plus violentes de la charia, comme le fait de couper les mains des voleurs. Alors que les fondamentalistes wahhabites refusent tout ce qui s’est passé avant l’islam, lui affirme que ce qui fait tenir ensemble la société malienne, ce sont l’islam et les traditions pré-islamiques, d’où l’importance de s’appuyer sur ces traditions, garantes de l’ordre ».

vonews.net

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