Aux Etats-Unis, un condamné à mort a été exécuté le 16 janvier dans l’Etat de l’Ohio, par l’injection létale d’un cocktail de médicaments. Un cocktail qui n’avait jamais été testé jusque là, en raison d’une pénurie des produits utilisés habituellement. Une exécution qui commence à faire polémique, et pour cause : auparavant, ses avocats avaient en vain demandé son report. Ils craignaient, comme ce fut le cas, que leur client ne meure dans la souffrance.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Aux Etats-Unis, les lois qui régissent la peine capitale, stipulent que les condamnés doivent être exécutés dans des conditions qui respectent la dignité humaine. Cela n’a manifestement pas été le cas pour Dennis McGuire, qui a, selon les témoins, longuement souffert, avant de s’éteindre, au point de choquer la famille de la victime qui était présente.

Et si le cocktail de médicaments injecté est responsable de cette pénible agonie, c’est parce que les produits habituellement utilisés ne sont plus disponibles : les laboratoires américains ne veulent plus voir leur nom associé à la peine de mort, et les fournisseurs européens, n’autorisent plus l’utilisation de leurs remèdes à des fins d’exécutions.

Certains Etats ont abandonné la peine de mort à cause de cette pénurie, reconnaissant que l’opinion publique a évolué. D’autre, comme l’Ohio, on préfère tester un mélange qui a eu le résultat que l’on connaît.

Les associations qui militent contre la peine capitale vont une nouvelle fois porter l’affaire en justice, reconnaissant toutefois qu’il faudra du temps pour mobiliser leurs concitoyens sur la souffrance des condamnés à mort.

Sur les 250 peines capitales pratiquées depuis 2008 ici, 99% l’ont été par injection létale.

rfi