En France, le Sénat a récemment décidé de tourner une page en supprimant les avantages accordés aux anciens présidents et premiers ministres. Une décision qui, au-delà de sa portée symbolique, a une forte résonance pour des pays comme le nôtre, où la question des privilèges accordés à une poignée d’anciens dirigeants devient de plus en plus insupportable pour un peuple aux prises avec des défis quotidiens colossaux.
Au Mali, les anciens présidents et premiers ministres bénéficient d’un éventail d’avantages financés par les contribuables : véhicules de fonction, logements, frais de sécurité, sans oublier des pensions généreuses. Tout cela dans un pays où la majorité des citoyens peinent à accéder à des services de base comme l’éducation et la santé. Cette inégalité flagrante interpelle : est-il juste que l’argent du peuple, déjà insuffisant, serve à entretenir le confort de ceux qui ne sont plus en fonction ?
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Servir son pays ne devrait pas être synonyme de privilèges à vie. C’est un honneur et un devoir, pas une opportunité d’enrichissement ou une garantie de confort éternel. Pourtant, au Mali, cette réalité semble encore difficile à accepter. Et si nous suivions l’exemple français ?
Il existe déjà des figures inspirantes qui montrent la voie. Moussa Mara, ancien Premier ministre et président du parti Yelema, avait demandé en 2024 la suspension de ses propres avantages. Une démarche à saluer, mais qui appelle à davantage de courage. Pourquoi ne pas renoncer définitivement à ces privilèges ? L’engagement public, par essence, ne devrait pas être une porte ouverte à des rentes indécentes, mais plutôt un acte de dévouement.
Ce débat dépasse la simple question des avantages. Il s’agit de repenser notre rapport à la gouvernance et aux responsabilités publiques. Dans un Mali confronté à des besoins urgents — écoles, hôpitaux, infrastructures, sécurité —, chaque franc CFA doit être utilisé là où il est réellement nécessaire. L’État ne peut plus se permettre de gaspiller ses maigres ressources pour financer un luxe inutile.
Le Conseil National de Transition (CNT) a une opportunité unique d’agir. Mettre fin aux privilèges des anciens dirigeants serait un geste fort, symbolique et pratique. Cela enverrait un message clair : l’intérêt collectif prime sur les intérêts individuels. Le Mali a besoin de dirigeants qui placent le peuple au centre de leurs préoccupations, pas de ceux qui continuent de bénéficier des sacrifices des autres.
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En France, la suppression des avantages des anciens dirigeants est perçue comme une avancée vers plus de justice sociale. Pourquoi pas chez nous ? Nous avons tout à y gagner. Réduire ces dépenses inutiles, c’est investir dans l’avenir du pays. C’est redonner espoir à un peuple qui attend des actes concrets et une gestion rigoureuse de ses ressources.
Au fond, servir le Mali, c’est donner sans attendre en retour. C’est s’engager pour le bien commun, pas pour des privilèges à vie. Alors que le pays lutte pour relever la tête, il est temps de rompre avec cette culture du privilège. L’histoire se souvient des bâtisseurs, pas des profiteurs. À nos anciens dirigeants de choisir leur camp. #LeMaliAuTravail
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net