Aujourd’hui, cinq espèces de poissons d’eau douce, jadis dominantes, sont en voie de disparition. Dont la carpe
La pêche contribue à hauteur de 4, 2% au produit intérieur brut (PIB) du Mali, soit 90 milliards de FCFA par an. Elle emploie 7, 2% de la population active selon les statistiques officielles de 2009. L’aquaculture et la pisciculture ne sont pas développées dans notre pays. A l’exemple du pastoralisme , la pêche connaît des problèmes fonciers. L’accès aux zones de pêche est rendu difficile à cause de l’augmentation des terres mises en culture. L’activité de la pêche est tributaire de la ressource en eau. Celle -ci est menacée par le déficit pluviométrique, l’ensablement des cours d’eau et leur forte pollution par l’orpaillage traditionnel. Cette dernière activité constitue, aujourd’hui, la pire menace pour les espèces halieutiques. Les sites d’orpaillage sont, pour la plupart, installés sur les rives des cours d’eau. Ils déversent des résidus toxiques dans le lit du fleuve, explique Ousmane Fomba, chef du département pêche à l’Office de développement rural de Sélingué (ODRS). Aujourd’hui, les spécialistes ont constaté que cinq espèces de poissons d’eau douce, jadis dominantes, sont ménacées. Il s’agit du Tilapia (carpe), du Chryschtis, du Clarias, du Synodontis et du Auchenoglanis. L’adéquation entre les prélèvements et la productivité des pêcheries demeure l’enjeu majeur dans le cadre de la gestion durable des stocks de poisson dans notre pays. La pêche, essentiellement pratiquée par les Bozo et les Somono, attire de plus en plus d’autres ethnies. Il en résulte une pratique intensive de pêche suite à l’accroissement des besoins, au perfectionnement des engins de pêche, et à l’utilisation de substances toxiques et d’explosifs. La capacité de renouvellement de la population halieutique s’est révélée faible, par rapport au prélèvement dont elle fait objet. La dégradation des milieux halieutiques est liée aux sécheresses récurrentes et dévastatrices survenues entre la fin des années 1960 et le début des années 1990. Elles ont perturbé l’équilibre de cet écosystème fragile. En 1963, le delta intérieur du fleuve Niger était régulièrement inondé, constituant un écosystème unique pour les poissons, les oiseaux et les plantes aquatiques. La prolifération d’espèces envahissantes telles que la jacinthe d’eau est avérée.
surexploitation de plans d’eau. D’autres facteurs concernent l’utilisation abusive des berges comme champs en zone Nord-guinéenne et des mauvaises pratiques de pêche avec l’usage des produits toxiques et du matériel néfaste pour la production du poisson. Les techniciens déplorent la surexploitation de nombreux plans d’eau, les sites RAMSAR, le lac de Sélingué, le seuil de Talo. Par exemple, en zone inondée de la région de Mopti, trois sites RAMSAR d’importance internationale, Walado Debo, le lac Horo et la plaine de Seri, sont soumis à la pression combinée de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage. En plus de la pollution des eaux de surface, le rétrécissement des bourgoutières à cause de la réduction des plans d’eau et de l’extension du fonds agricole, constitue une menace réelle pour les espèces halieutiques. La récolte du bourgou, phénomène jadis isolé, se pratique maintenant à grande échelle pour satisfaire les besoins croissants en fourrage des grands centres urbains. Cette activité conduit à la destruction irréversible d’un milieu particulier : les mares à bourgou. Les bourgoutières sont des sites de frayère. Ils constituent un enjeu majeur pour la sauvegarde des espèces halieutiques qui y habitent.
Le gouvernement, pour faire face à cette situation, a mis en place un schéma directeur de développement de la pêche et de l’aquaculture pour la période 2006-2015. Ce plan s’est soldé par la mise en oeuvre du Programme d’appui conjoint à l’aquaculture et à la pêche au Mali. Créé en 1996, l’Office de développement rural de Sélingué (ODRS), est chargé de l’organisation de la filière de commercialisation du poisson. Autour du lac de Sélingué, ce programme a réalisé d’importantes infrastructures pour le développement de la pêche et la commercialisation du poisson. Ainsi, deux postes statistiques ont été installés dans la zone pour mesurer le niveau de production du poisson. Il s’agit des postes de Sélingué carrière et de Faraba. Erigés en véritable port de pêche, ces postes sont équipés d’une unité de production de glace pour faciliter le transport du poisson vers les centres urbains et d’une écloserie en gestion privée pour la production des larvins. Les ports de pêche de Sélingué constituent un immense marché de poisson . La capacité de ces ports de pêche est de 400 000 tonnes par an. Mais, à cause de la dégradation des structures et les différents obstacles au développement de la pêche, on ne produit que 300 tonnes de poisson par an, indique Seydou Coulibaly, chef de la section Appui à la valorisation des productions animale et halieutique à l’ODRS. Cette situation découle d’une mauvaise gestion des infrastructures comme l’unité de glace, qui n’est plus opérationnelle.
D’où le désarroi de la « marieuse », Bama Kané. Ce sobriquet « marieuse » est donné aux négociantes de poisson sur le port de pêche de la carrière de Sélingué.
Les expériences réussies dans les zones de l’ODRS, de l’Office du Niger (ON), de l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB), de l’Office de la haute du Niger (OHVN), les aménagements aquacoles effectués au niveau des mares de Gossi (Tombouctou) et d’Anderamboukane (Gao) et des conventions locales de pêche sont des exemples de bonnes pratiques dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture. Malgré tout il existe des goulots d’étranglement et des lacunes qui peuvent être corrigés, estime Ousmane Fomba. Il prône la mise en oeuvre d’actions concrètes comprenant, à la fois, l’adoption de bonnes pratiques de gestion durables des terres liées aux activités de pêche, le renforcement de la mise en oeuvre du Plan d’action des zones humides, le renforcement des capacités de sensibilisation, de formation, d’information, la création de réserves piscicoles. L’expert insiste sur la mise en place de financements adéquats pour soutenir les pêcheurs.
Il juge incontournable l’appui à la commercialisation des produits par la création de petites unités de conservation et des points de vente.
C. A. DIA
Etats-Unis : WASHINGTON FACE AUX INCENDIES LES PLUS RAVAGEURS DE SON HISTOIRE
L’Etat de Washington, dans le nord-ouest des Etats-Unis, faisait face lundi aux plus intenses incendies de son histoire, avec déjà quelque 200 habitations détruites, 12.000 autres menacées, et des milliers de pompiers, soldats et volontaires mobilisés.
L’épaisse fumée qui se dégageait de ces feux rageurs se voyait très clairement sur les photos satellites de la Nasa, l’agence spatiale américaine.
Seize grands incendies pour l’instant hors de contrôle dans l’est de cet Etat ont déjà dévoré plus de 280.000 hectares, d’après un porte-parole du centre de commande sur les incendies pour les Etats de Washington et de l’Oregon.
Mike Ferris, porte-parole du Service fédéral des forêts, a confirmé qu’il s’agissait des plus importants feux de l’histoire de cet Etat. « Ce sont certainement les incendies les pire en termes de nombre de feux importants brûlant simultanément », a renchéri Jaime Smith, porte-parole du gouverneur de l’Etat de Washington, Jay Inslee.
En 2014, l’année jusqu’alors considérée la pire dans l’Etat, 170.000 hectares avaient déjà brûlé. Plus de 200 habitations ont déjà été détruites et plus de 12.000 supplémentaires sont à présent menacées, en plus de milliers d’autres structures. Quelque 1.200 personnes ont été évacuées, a poursuivi Smith.
De nombreuses routes sont pour l’instant fermées. La Croix Rouge est mobilisée pour offrir assistance et refuge aux personnes déplacées ou celles dont les habitations ont été détruites.
Vendredi, le président américain Barack Obama avait signé une déclaration permettant aux autorités fédérales, comme l’agence de gestion des urgences Fema, de porter assistance à l’Etat de Washington.
Trois pompiers ont perdu la vie la semaine dernière en luttant contre le feu près de la ville de Twisp. Un quatrième, Daniel Lyon, se trouvait toujours entre la vie et la mort, selon le Seattle Times, qui cite une porte-parole du Centre médical Harborview où il est hospitalisé.
Les cinq feux les plus importants dans l’Etat, ceux de l’Okanogan, s’étendent sur plus de 104.000 ha, soit dix fois la superficie de Paris. Les autorités sont encore loin de les avoir maîtrisés et ils devraient continuer à brûler pendant les jours à venir.
Ils sont devenus lundi les feux les plus ravageurs en terme de superficie brûlée, après ceux de Carlton l’an dernier.
Aux feux de l’Okanogan s’ajoutent ceux de Chelan (35.0001 hectares), de Wolverine (21.000 ha), du North Star (60.000 ha), les 16 feux dits de Kettle (65.000 ha) etc.
Près de 5.500 pompiers sont pour l’instant mobilisés. Auxquels s’ajoutent des milliers de volontaires et des centaines de soldats envoyés en renfort. Plus au sud, la Californie en proie à une sécheresse record qui entre dans sa cinquième année, fait pour sa part face à 16 feux importants encore non contrôlés, et contre lesquels près de 12.000 pompiers sont mobilisés.
Au total, 72 larges feux brûlent actuellement aux Etats-Unis à travers 10 Etats (Arizona, Floride, Louisiane, Texas, Nouveau-Mexique, Montana, Idaho, Oregon…).
Environ 27.000 pompiers sont actuellement déployés. Trois millions d’hectares ont déjà brûlé dans le pays depuis le début de l’année, soit plus de trois fois plus que l’an dernier à la même période.
L’impact économique promet d’être très lourd. L’an dernier, les moyens déployés pour éteindre les feux avaient coûté 1,5 milliard de dollars( 750 milliards Fcfa) sur l’ensemble des Etats-Unis, et l’addition devrait monter beaucoup cette année, sans compter les dégâts et les pertes d’activité.
source : L’ Essor