À gauche, ce sont surtout les choix du président sur des questions liées au travail et au dialogue social qui ont été pointés du doigt, tandis qu’à droite et à l’extrême droite, son refus de lancer un référendum sur l’immigration a fait grincer des dents.
Un président qui n’a « rien proposé » mais « s’autocongratule »
Au diapason, les ex-membres du Nouveau Front populaire n’ont pas manqué de faire part de leur déception. À commencer par l’écologiste Marine Tondelier, qui a estimé sur LCI(nouvelle fenêtre) pendant l’émission que le président n’avait livré « rien de nouveau », avant de déplorer un « pétard mouillé » sur le réseau social X, peu après la fin de l’entretien. La numéro 1 d’EELV s’est toutefois dite « soulagée » qu’Emmanuel Macron évoque un possible référendum sur la fin de vie(nouvelle fenêtre) en cas de blocage à l’Assemblée nationale, et qu’il écarte au contraire la piste d’en déclencher un sur des sujets liés à l’immigration.
Du côté insoumis, les chefs de file ont également estimé que les échanges étaient restés vains. « Weeee. J’ai rien raté. Il n’a rien dit, rien proposé », a même taclé Jean-Luc Mélenchon sur X. « Pas de référendum sur les retraites, pas de nationalisation d’Arcelor Mittal(nouvelle fenêtre) : Macron reste le pire de Macron. Qui s’en étonne ? », a abondé la présidente du groupe à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, tandis que le coordinateur du parti Manuel Bompard a martelé qu' »il n’y avait pas tout à fait besoin de 3h30 d’émission pour dire : on fait tout bien, tout va continuer comme avant ». « La prochaine fois, restez dans votre grotte », a-t-il intimé.
« Un président venu commenter sa propre impuissance », a soupiré de son côté le Premier secrétaire du parti Olivier Faure, invité ce mercredi matin sur TF1(nouvelle fenêtre). Il a fustigé plusieurs occasions manquées selon lui, reprochant notamment à Emmanuel Macron de ne pas « mettre la pression » sur le gouvernement israélien sur la situation à Gaza, ou encore de fermer la porte à un référendum sur les retraites(nouvelle fenêtre).
L’ancien président socialiste François Hollande a lui raillé sur franceinfo(nouvelle fenêtre) un président « en fin de mandat » mais qui « se prenait pour le Premier ministre ». Il a dit douter en particulier de la volonté du chef de l’État de mener plusieurs référendums simultanément(nouvelle fenêtre) dans les mois à venir. « Ne laissons pas croire aux Français qu’on va leur donner la parole pour ne jamais produire la proposition d’un référendum », a mis en garde son prédécesseur.
Le numéro 1 du PCF Fabien Roussel s’est lui arrêté sur l’échange du président avec la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, accusant Emmanuel Macron d’avoir intimé « non ! » à son interlocutrice sur ses propositions. « Voilà la vision du dialogue social façon Macron. Pendant qu’il s’autocongratule, la France attend », a-t-il lancé sur X.
« J’en n’attendais pas grand-chose, mais je suis quand même déçue. Rien, aucune annonce », a fustigé quant à elle la syndicaliste au micro de « Bonjour ! », la matinale de TF1, au sortir de l’émission. « On a eu professeur Macron », qui « n’apprend pas de ses erreurs », a-t-elle lâché, visiblement désabusée.
Un « macronisme finissant » et du « bavardage vain »
De l’autre côté de l’hémicycle, le maire divers droite de Béziers Robert Ménard, qui a lui aussi échangé mardi soir sur le plateau avec Emmanuel Macron(nouvelle fenêtre), a estimé que le chef de l’État avait « perdu pied par rapport à ce que les gens vivent ». « Tu as l’impression qu’il découvre aujourd’hui un certain nombre de choses, c’est quand même un peu sidérant », s’est étonné l’édile, proche de l’extrême droite, ce mercredi matin sur TF1.
Le président du groupe Droite Républicaine à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, y a lui trouvé le spectacle d’un « macronisme finissant », « à bout de souffle », sur France 2(nouvelle fenêtre) ce mercredi matin. Le député, candidat à la présidence des Républicains(nouvelle fenêtre), a jugé en particulier « consternant » le refus d’Emmanuel Macron de lancer un référendum sur l’immigration, qui est selon lui « sans doute l’un des sujets les plus préoccupants pour les Français ».
Pour le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, « Emmanuel Macron défend l’immigration de masse et refuse tout référendum sur l’immigration », s’est-il irrité sur X. Du côté de ses alliés du RN, ils n’ont pas non plus mâché leurs mots. « Cette émission d’Emmanuel Macron est à l’image de son mandat : un bavardage vain qui ne masque plus son impuissance généralisée », a lâché sur le même réseau le président du parti Jordan Bardella, regrettant l’absence d' »annonce d’un grand référendum » pour « rehausser une prestation inutile ». Peu avant l’émission, il avait demandé sur TF1 un « référendum sur l’immigration »(nouvelle fenêtre).
« Il n’était ni à droite ni à gauche, mais complètement à l’ouest », a aussi raillé sur RTL(nouvelle fenêtre) le vice-président du parti Sébastien Chenu, fustigeant un chef de l’État « commentateur de son propre échec, de ses insuffisances », bloqué dans des « sorties totalement hors sol ». Il a, lui aussi, estimé qu’un référendum sur l’immigration serait « dans le champ des priorités des Français », jugeant en revanche que sur la fin de vie, consulter les Français ne serait pas nécessaire, car « ça avance » dans les débats sur le sujet à l’Assemblée nationale.
Source : TF1 Info
