Dans un débat organisé, jeudi 30 juin par la Fondation Balanzan au CICB sur les contraintes liées à la mise en oeuvre de l’accord de paix, classe politique, groupes armés et société civile ont affirmé l’urgence de l’organisation de la conférence d’entente nationale. ”
Quelles contraintes politiques, institutionnelles ou constitutionnelles empêchent la mise en oeuvre de l’accord de paix ? C’est la question qui a réuni, jeudi, classe politique, groupes armés et société civile. Sur initiative de la Fondation Balanzan du diplomate Moussa Makan Camara.
Si les regards sont croisés sur la question, une quasi-unanimité existe sur l’urgence d’organiser la conférence nationale d’entente. Prévue par l’accord signé à Bamako, “certaines questions d’intérêt national” pourront y être discutés.
Pour Tiebilé Drame, membre de l’opposition républicaine, cette conférence devient indispensable parce qu’elle va enfin permettre aux Maliens de mettre en place une politique nationale de sécurité. “Je ne sais pas pourquoi IBK s’entête à organiser cette rencontre tant attendue…Ne faisons pas l’autruche dans le désert”, a ajouté le président du Parena.
Même son de clache chez Ali Nouhoum Diallo, membre de la société civile et ancien président de l’Assemblée nationale: “Personne n’y fait allusion, ni la communauté internationale ni le gouvernement. Alors qu’elle (la conférence nationale) devrait être le premier acte dans la mise en oeuvre de l’accord”. Selon lui, c’est la lecture même de “notre histoire” qu’il faut revoir.
Représentant la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), Mohamed Ould Mahmoud a indiqué l’accord à tout un plan qui décline son application. Cependant, il estime que la “question de l’Azawad n’a pas été tranchée” par l’accord de paix. “Elle a été plutôt renvoyée à ces assises, à cette conférence nationale d’entente”, explique-t-il. En 2012, son mouvement avait pris les armes pour réclamer un État indépendant dans le nord du Mali qui va s’appeler “Azawad”.
Nancouma Keïta du parti de la majorité présidentielle n’a pas de préoccupation par rapport à la question. Il pense plutôt qu’il faut prendre l’accord par séquence. “Essayer de voir qu’est ce qui est possible à réaliser et quand et surtout il faut créer un climat de confiance d’abord entre les parties”.
La “Fondation Balanzan”, en partenariat avec l’OIF, est très active dans l’organisation des séminaires en rapport avec l’accord de paix. Parmi ceux-ci, l’organisation d’un séminaire de haut niveau sur la contribution des dépositaires des légitimités coutumières, religieuses et socioculturelles au processus de paix et un atelier de concertation pour la mise en œuvre de l’accord de paix.
La rédaction