A l’issue de leur énième point de presse, animé mercredi dernier, les ressortissants du cercle de Goundam rejettent le projet de redécoupage territorial. Et exigent, sans condition, que l’un des plus vieux cercles du Mali soit, enfin, érigé en région.
« Nous sommes contre le fait qu’une partie du cercle de Goundam soit rattachée au nouveau cercle de Léré », avertit d’entrée de jeu Mr Alamir Sinna Touré, porte-parole des ressortissants de Goundam.
Créé au début de 1900, le cercle de Goundam est l’un des plus vieux au Mali. Avec, à la clé, ses lacs considérés comme les terres les plus fertiles de notre pays. C’est au Lac Faguibine, seulement, que l’on peut cultiver les céréales et les tubercules, sans avoir besoin d’engrais.
Selon le porte-parole des ressortissants du cercle de Goundam, l’érection du cercle de Goundam en région s’impose d’elle-même.
« Le cercle de Goundam est l’un des plus vastes du Mali. Avec de nombreuses potentialités économiques à travers ses différents lacs. Nous disposons, aussi, du potentiel humain requis pour faire de Goundam la région la plus viable du Mali », ajoute Mr Amadou Abdoulaye Cissé, un des leaders de l’association.
Ingénieur et expert en hydrologie, Mohamed Fall, lui, fustige le projet de redécoupage territorial, qui ne respecte pas les réalités socio-culturelles du cercle de Goundam.
« Nous avons la conviction que ce projet de redécoupage territorial ne respecte aucune complémentarité de développement.
Or, un tel projet doit être fait sur une base, permettant aux localités de se développer », déplore-t-il.
Pour lui, le projet de redécoupage territorial qui a fuité sur les réseaux sociaux n’est, ni plus, ni moins, qu’un « projet politique ».
Mais, conclue-t-il, l’Etat a le devoir et la responsabilité d’éviter que cette initiative ne soit, davantage, une source de scission entre les communautés ; mais aussi, un déséquilibre social.
Oumar Babi
Le Canard Déchaîné