Dégradation de l’environnement, pollution de l’air, de l’eau ou infiltration dans le sol de matières qui ne sont pas présentes, naturellement, dans le milieu, perturbation de l’écosystème dont les conséquences peuvent aller jusqu’à la migration ou l’extinction de certaines espèces incapables de s’adapter au changement. Une très grande menace pèse sur notre cadre de vie urbaine.
Le représentant des maires de la Commune V du quartier de Daoudabougou, Karim Sangaré, voit dans ce processus de dégradation, un grand rôle des eaux usées, déchets plastiques et fumée, comme des facteurs décisifs favorisant la pollution.
Pour lui, une solution pourrait être les caniveaux qui contribuent à l’écoulement facile de l’eau. En plus, cela contribue à la sécurité des usagers de la circulation, en atténuant les accidents, surtout si les voies sont débouchées et que l’eau circule normalement, au lieu d’envahir la chaussée.
M. Sangaré a expliqué que la mairie est consciente de l’importance des caniveaux parce que si les caniveaux sont bien entretenus et bien nettoyés, cela contribue à la bonne santé de la population, à travers un environnement sain. Il mise sur une large sensibilisation et une meilleure compréhension de la population pour lutter contre la pollution de l’environnement meilleure compréhension.
Il a continué, en indiquant que « même si on réalise une fosse dans les différents secteurs d’un quartier, c’est peine perdue car, sans un changement de comportement des habitants, ceux-ci vont, eux-mêmes, verser des déchets toxiques, des eaux usées dans les caniveaux, contribuant à plus polluer davantage l’environnement ».
« Courant 2016, les élus de la commune V et moi, avions mis en place un projet de réalisation de fosse dans les familles, afin d’éradiquer l’écoulement des eaux usées dans les rues », a-t-il rappelé. Pour la réalisation de ce projet, une somme symbolique de 30.000 Fcfa a été demandée à chaque famille. Le projet est évalué à 150.000 Fcfa. « En dépit de tous les efforts des élus, pour avoir un environnement sain, on s’est rendu compte que la population cultivait la mauvaise volonté et pensait que la mairie voulait profiter de son argent », a regretté M. Sangaré.
Pour lui, le seul message en direction de la population est d’appeler à changer de comportement. « Que chacun s’implique dans l’assainissement et s’occupe de la devanture de sa concession, afin d’avoir un environnement sain », a-t-il dit. Et de conseiller de « ne pas s’attendre, uniquement, à ce que la mairie et le gouvernement, seuls, s’occupent de la propreté d’un quartier ».
Pour Karim Sangaré, le rôle de l’Etat est d’imposer le respect des textes à la population, concernant l’assainissement de l’environnement et de faire sanctionner les personnes qui ne se soumettent pas aux directives.
Plus loin, Boubacar K. Marico, habitant de la Commune V, depuis 14 ans, est conscient de l’impact d’un environnement non assaini sur la santé de la population. Celui suffit pour que aux habitants d’un quartier, d’une ville pour s’unir, se battre pour une bonne santé et un environnement sain. Une sensibilisation de porte-à-porte serait de bon usage pour cette fin.
A ces côtés, Mariam Koumaré se dit excédée par cette scène permanente de saletés devant sa maison, car dès qu’il commence à pleuvoir, ses voisins sortent toutes leurs ordures solides pour les déverser dans la rue, croyant que la pluie va tout emporter. « Bien au contraire, ces gros tas de déchets restent devant ma maison », se plaint-elle. Pour elle, pour faire disparaître ces tas d’ordures, chaque matin, elle balaye, proprement, la devanture de sa maison, pour préserver sa bonne santé et celle de sa famille.
Sokona Sidibé, aussi, se plaint de la saleté. Elle a confié ne jamais sortir de sa concession sans prendre le soin de l’aménager et de balayer devant sa porte. « Je déteste la saleté, je ne supporte pas les mauvaises odeurs, Cela me rend malade », a-t-elle dit.
Pour Aiché Cissé, nous devrions, tous, vivre dans un environnement sain, loin des saletés et des eaux usées. Et pour se prémunir de celles-ci, « il faudrait des kits d’assainissement à portée main et s’en servir pour avoir un environnement sain, propre et sans microbes ». Carrément !
En plus des saletés, Lamine Cissé, se plaint des problèmes de canalisation. Son habitation fait face à un caniveau qui sert de dépôt transitoire ou définitif (au gré des eaux de pluie) pour ses voisins du quartier. Déchets toxiques, eaux usées, toutes sortes de détritus nauséabonds, tout y passe. Il attribue ses nombreuses maladies à cette désagréable et malodorante proximité.
« Cela me ferai grand plaisir, si les élus de la mairie parvenaient à sensibiliser la population à faire, de temps en temps, une journée de salubrité au sein du quartier, afin d’avoir un environnement sain et moins de maladie », espère Lamine.
SM/MD
(AMAP)