La situation actuelle du Mali est désespérante et ressemble à s’y méprendre à une descente aux enfers. Pourquoi sommes-nous tombés si bas ? La malédiction, ce malheur inéluctable ‘’qui semble imposé par une divinité, un sort maléfique jeté sur un individu ou une communauté ?
« Tant que le Mali sera dirigé par des voleurs, on ne s’en sortira pas. Aujourd’hui les voleurs sont devenus les enfants bénis de la République et les honnêtes sont devenus les enfants maudits… ». Ces drôles d’enfants dits bénis de la République, poursuit-il, jouissent des biens de l’Etat « comme un héritage paternel, pendant que le Peuple lui, constitue la chair à canon, pour tous les problèmes du Pays… Le Mali est riche de sa diversité et l’union fait la force…Qu’ALLAH (SWT) nous donne des dirigeants qui le craignent, qui sont patriotes et qui aiment le Peuple. Amen !!! »
Ce cri de cœur d’un internaute malien sur les réseaux sociaux est largement partagé dans ce pays qui s’enfonce au fond de l’abîme. Et cela dans une insouciance collective ! Que de morts ! Que de villages incendiés à cause de l’appartenance ethnique de ses occupants ! Que de sang versé entre des gens qui vivaient en parfaite harmonie depuis des siècles ! Que de violences! Que de mensonges ! Que de trahisons ! Que de complots ! Que de méchancetés gratuites ! Que de divisions ! Que d’injustices, d’impunités…. !
Un pays malmené par ses propres enfants. Des modèles sont devenus des anti-modèles. Des cadres qui mentent et volent ont le vent en poupe aux yeux d’une bande de courtisans, dont des chefs religieux et des notables auxquels ils jettent des miettes des fonds honteusement soutirés des caisses publiques ! A quelques exceptions près, l’élite politique et dirigeante ne pense qu’à son propre confort. À travers compromissions et connexions avec les milieux mafieux, elle fait main basse sur les ressources nationales.
Au lieu de servir le pays, ils ne font que se servir, prêts à tout pour vendre leur âme au diable. L’un des paradoxes dans ce pays est qu’on fait subir le supplice du feu au voleur de Jakarta tandis qu’on applaudit le fonctionnaire milliardaire et l’opérateur économique crapule, enrichis grâce au fonds public, c’est-à-dire le bien commun, la propriété de tous nous.
Des responsables publics qui ont construit leurs fortunes en détournant les deniers publics sont disqualifiés pour donner des leçons. Qu’ils renoncent d’abord à circuler en V8, des engins trop coûteux pour les dirigeants d’un pays présenté sous l’étiquette de pauvre ! Qu’ils vendent les V8 pour acheter d’autres véhicules moins chers ! Qu’ils reversent les 60% de leurs fonds de souveraineté ou renoncent à certains de leurs privilèges pour convaincre de leur bonne foi !
La situation actuelle du Mali est désespérante. Elle ressemble à s’y méprendre à une descente aux enfers. Pourquoi sommes-nous tombés si bas ?
Chiaka Doumbia
Le Challenger