Le livre « Justice en Afrique. Ce grand corps malade. Cas du Mali» de Mamadou Ismaïla Konaté a été lancé le 26 janvier au Parc national de Bamako en présence d’un parterre d’invités.
La cérémonie a commencé par la projection d’un film sur le livre commenté par Mohamed Salia Touré, qui a rappelé les maux qui minent notre société. Le groupe « Baliké » a ensuite présenté son « slam ». A travers un message clair, trois jeunes filles se sont lancées dans la dénonciation d’un monde où règnent l’injustice, la corruption, l’arbitraire, la guerre, etc.
Selon Me Cheick Oumar Tounkara, les lignes de ce livre et les thèmes traités traduisent le combat mené par l’auteur pour la construction et la consolidation de l’Etat de droit en Afrique en général et au Mali en particulier. Me Konaté, a souligné le brillant avocat, défend à travers ce livre la restauration des murailles d’une justice indépendante, moderne, adaptée aux réalités sociales de notre pays. A en croire Me Cheick Oumar Tounkara, le récit de l’aboutissement des multiples programmes mis en œuvre sous l’autorité de Me Konaté au ministère de la Justice et son combat inlassable pour ouvrir les portes de la maison de la justice au vent de la modernité et de l’intégrité fortifient davantage la conviction qu’une refondation de la justice malienne, définitivement débarrassée des affres de l’impunité, de la corruption et du favoritisme, est possible.
Pour Mme Waïgalo Malado Bocoum, Juge d’instruction au Pôle économique et financier de Bamako, cet ouvrage est un livre de diagnostic et de bilan. « Au-delà des idées que je désapprouve, cette contribution est à saluer », a reconnu la magistrate qui pense que l’auteur fait partie des intellectuels proactifs du pays.
Après la chanson sur la corruption interprétée par la jeune artiste, Bintou Soumounou, Me Konaté a pris la parole pour saluer tous ceux qui ont effectué le déplacement. «Je l’ai dit et je me suis libéré», a justifié l’auteur convaincu que le combat qu’il mène n’est pas vain. L’ancien ministre de la Justice a rendu un hommage appuyé à deux magistrats qui ont démissionné en dénonçant les déviances de l’appareil judiciaire. Il s’agit de notre compatriote Malick Coulibaly et du Sénégalais Ibrahim Dème, tous présents à la cérémonie.
L’ancien ministre de la Justice a fait part des difficultés qu’il a rencontrées lors de son passage au sein du gouvernement, notamment pour ce qui concerne la mise en place d’un Musée de la justice. L’auteur a fortement interpellé les hommes et femmes en charge de trancher les litiges entre les justiciables. Selon lui, le Mali souffre. Il souffre de plusieurs maux dont l’absence de la justice. De Koulouba à Sébénikoro, tout le monde craint le juge. « Soyez juges, mesdames et messieurs…. Le jour où vous serez juges, on fera attention à ce que l’on dit à Koulouba. Le jour où vous serez juges, on fera attention à ce que l’on fait à Koulouba », a-t-il souligné avant de demander aux juges de se réveiller. « Le vrai repère de l’Etat de droit, c’est la justice », a expliqué Mamadou Ismaïla Konaté. L’auteur a déclaré qu’il n’a pas de compte à régler. « Ne laissons pas le Mali entre les mains de personnes qui peuvent momentanément être imprudentes », a conclu l’avocat- écrivain, avant de soumettre à une série de questions posées par l’assistance.
Chiaka Doumbia
Le Challenger