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Entre Nous : Les idéaux en question

Les forces naguère unies dans le combat contre le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita sont, à quelques exceptions près, atteintes du syndrome de l’implosion. Le M5-RFP qui a mené la révolte populaire contre la gouvernance d’IBK est en état de décomposition avancée.

 

Déjà au lendemain du coup d’Etat militaire, qui a mis un frein à l’insurrection populaire, Issa Kaou Djim déclarait que «le M5-RFP est mort de sa belle mort».

Ensuite au cours d’une récente réunion du Comité stratégique, le Président de Kaoural-Renouveau a été vidé manu-militari de la salle et, quelques jours plus tard, des membres de son regroupement ont été suspendus.

De tels incidents pourraient sonner définitivement le glas d’un mouvement en froid depuis longtemps avec son autorité morale, l’Imam Mahmoud Dicko.

Les premiers signes de cette division au sein du M5-RFP sont apparus au lendemain du coup d’Etat du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).  A commencer par la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS). Son coordinateur général, Issa Kaou Djim a été destitué, le 25 janvier 2021, par les présidents des six communes de Bamako et de plusieurs régions. Ils dénonçaient « les agissements incongrus, les maladresses, les négligences et les désintérêts à ciel ouvert vis-à-vis de l’imam Mahmoud Dicko. Cette destitution est consécutive à des mois de tension qui ont abouti à plusieurs démissions, à l’image de celle d’Amadou N’douga Maïga  et de l’Imam Oumarou Diarra.

Le Mouvement démocratique et populaire de Dr Oumar Mariko qui a annoncé son retrait, le 21 octobre 2020 du M5-RFP, a explosé au lendemain du coup d’Etat de mai 2021 ayant abouti aux arrestations du Président Bah Ndaw et de son Premier ministre, Moctar Ouane avec le départ d’Adama Diarra dit Ben «Le cerveau» et ses camarades.

Le 10 mai 2022, des membres de la Plateforme «Espoir Mali Kura» avec à leur tête Ibrahim Ikassa Maïga, actuel ministre de la Refondation, chargé des Relations avec les institutions, ont annoncé la destitution de Cheick Oumar Sissoko de son poste de coordinateur général. Au motif qu’il suit une autre    logique que d’accompagner les nouvelles autorités pour la réussite de la Transition. Réponse du berger à la bergère : pour l’ancien ministre de la Culture : «ils disent défendre la Transition, mais ce sont leurs intérêts personnels, égoïstes liés aux promesses de Choguel qu’ils défendent ». Il est passé à la grande offensive, le  samedi 14 mai dernier, à l’occasion du 2ème anniversaire d’EMK en ciblant le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga. « Nous sommes obligés de dire que nous ne reconnaissons pas ce Comité Stratégique et son Président. Le PM va certainement partir. Il doit partir. Il va malheureusement laisser le pays exsangue de ressources financières. Il va laisser un pays isolé, divisé, fragilisé ».

Qui a dit que la lutte unit mais que le pouvoir divise ? En tout cas le spectacle offert au peuple malien et à la communauté internationale par ces acteurs dits du changement confirme cette assertion

La lutte menée par des milliers de Maliens de l’intérieur et de l’extérieur soutenus  par de nombreux panafricanistes semble bien détournée de ses objectifs initiaux. Les artisans de la division ont-ils trahi la mémoire des personnes tuées pendant qu’elles dénonçaient la gouvernance du pays ? Les jeunes martyrs ont-ils été trahis sur l’autel des intérêts personnels ? Quid des  blessés à vie au cours des différentes manifestations ? Oubliés à cause de ces sordides conflits d’égos ?

Au lieu d’être des aiguilles pour coudre un tissu social déchiré au moment où le pays a le plus besoin de tous ses fils unis, ‘’les plus grands diviseurs communs’’ n’ont-ils pas joué leur propre disqualification ? Le temps nous édifiera.

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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