Notre confrère Modibo Makono Coulibaly dit Samagnana Bassy, directeur de la radio Manbé Bèfô FM de Fana a fait l’objet d’agression physique à son domicile le mercredi 5 novembre dernier et ensuite d’internement pendant toute une journée à la Brigade territoriale de gendarmerie. Son tort est d’avoir raconté les circonstances de la mort du maire de la Commune de Djèdougou (Beleko), Diakaridia Traoré.
Diakaridia Traoré est mort poignardé le mercredi 5 novembre dernier (malijet l’a annoncé la semaine dernière) par son fils Youssouf de retour d’Espagne. Ce n’est un secret pour personne. Diakaridia n’était pas n’importe qui. La mort du premier citoyen d’une commune, surtout dans des circonstances tragiques comme c’est son cas, ne peut pas passer inaperçu.
La même nuit alors que le corps du défunt était à la morgue de Fana, l’un de ses frères a délégué six loubards sur trois Djakarta pour aller menacer Bassy comme on le surnomme à son domicile, en lui reprochant d’avoir fait la narration de l’affaire sur sa radio. Le directeur sortait de chez lui quand il se retrouve encercler par les visiteurs. Dans la pénombre, il reconnut l’un d’eux, Vieux Berthé, le fils de feu Mamadou, un acheteur de la ville. Le chef de bande lui barre la route, le pousse à la poitrine et lui intime l’ordre de leur dire séance tenante, l’identité de sa source car, il est à Fana et il ne peut pas avoir une information sur une affaire qui se passe à Beleko.
Bassy a refusé. Ils ont voulu lui remettre un téléphone afin qu’il dévoile le nom de son informateur à leur commanditaire resté au chevet du défunt. Modibo a refusé et quand il a démarré son engin, il est pourchassé et agressé physiquement une seconde fois au niveau du cimetière. Ses agresseurs ont tenté de sortir les clés de contact de sa moto. Puisqu’il n’a pas cédé, le chef de bande a promis de repasser ultérieurement pour lui faire la peau. Une menace de mort qui devrait suffire à la gendarmerie pour demander des comptes aux auteurs. Ce fut le contraire.
Le lundi 10 novembre dernier, le commandant de brigade a fait remettre une convocation au journaliste pour le retenir de 9h jusqu’à 18h afin qu’il dévoile ses sources. Peine perdue. Il l’a finalement laissé rentrer et a promis de le conduire devant un juge. Fana a chassé son juge, Moussa Samaké. Voilà comment des autorités sensées faciliter le travail de la presse se mettent du côté de loubards qui menacent de tuer un journaliste qui n’a pas inventé ce qu’il a dit. La Brigade a même dépêché une mission sur les lieux du drame.
Source: Autre presse