Le vendredi 7 novembre dernier, un échange de jet de pierres et de jet de bouteilles vides de bière a opposé pendant plusieurs minutes, les fidèles de la mosquée wahhabite de vendredi sise à l’immeuble Banan Kokoun à Lafiabougou en Commune IV du district de Bamako et les clients du bar restaurant Fida. Les deux maisons se regardent, séparées par la route.
Entre 12h30 et 13h, pendant le prêche de l’avant prière (Koutouba), les clients du bar causaient à haute voix et riaient. Ceci a indisposé les musulmans qui avaient besoin plutôt de sérénité. Pour calmer leurs voisins trop bruyants, ils leur ont jeté des pierres. Ceux-ci n’ont pas apprécié et ont répliqué en leur jetant à leur tour, des bouteilles vides d’alcool. Quand les fidèles ont arrêté pour faire face à leur culte, leurs adversaires ont aussi arrêté. Mais à la fin de la prière, ils ont fait irruption dans le bar pour les attaquer physiquement. L’imam Abdoul Kadri Sacko a du user de tout son charisme pour calmer son monde. Il leur a demandé de rester derrière les autorités qui ont promis de fermer tous les bars qui jouxtent les lieux de culte.
Les jeunes lui ont obéi, mais ont donné un ultimatum. Si d’ici peu le bar n’a pas fermé, ils vont le brûler et tuer tous ceux qu’ils y trouveront. Ce à quoi les clients ont répliqué en invoquant la théorie de la préoccupation. Le bar Fida disent-ils, est ouvert à cet endroit il y’a des années et que c’est la mosquée qui a ouvert ses portes près d’eux, il n’y a pas longtemps. Pour eux, il n’y a pas de crise de mosquée de vendredi dans le rayon. A environ cent mètres au nord arguent-ils, il y’a la mosquée de l’imam Macalou. Du côté opposé, tout juste derrière le rond point Cabral, non loin du Professeur Dioncounda Traoré, il y’a une autre mosquée wahhabite de l’imam Djedy Dramé. A côté de l’école B de Lafiabougou dans le même secteur, il y’a la première mosquée de vendredi du quartier. Donc, pour les clients, ce sont les wahhabites qui les provoquent et non le contraire.
Avec l’islamisation poussée du régime malgré les apparences, il n’y a pas match entre un promoteur de bar, même s’il paye l’impôt et crée de l’emploi et des fidèles d’une mosquée. C’est le premier qui a toujours tort. Or, nombreux sont ceux qui vont à la mosquée et puis après au bar. Quelle hypocrisie ! La police du 5è Arrondissement, domiciliée à côté est prévenue. Aux dernières nouvelles, il y’a eu plus de peur que de mal mais pour combien de temps ?
Source: Autre presse