Mus par l’appât du gain facile, des « opérateurs économiques », avec des complicités, ont fourgué 40 000 tonnes d’engrais frelatés pour des cotonculteurs. Le coupable principal est connu, mais les sanctions tardent.

La commission du développement rural de l’Assemblée nationale a soulevé le lièvre, après d’autres, bien sûr, à travers l’honorable Bafotigui Diallo, en Commune VI. Au cours de questions orales, il a fait part d’un document de la Société générale de surveillance (SGS), qui, ayant fait analyser l’engrais livré par Somadeco, a conclu qu’il est pauvre en teneur pour les plantes.

Comme nous l’écrivions la semaine dernière, l’engrais livré par Somadeco ne répond pas aux normes. Selon certaines sources, ce qui est surtout troublant, c’est que l’on se soit dépêché de l’acheminer aux magasins des paysans dans les villages. « Cet engrais n’a aucune solubilité, ne répond en rien aux normes et ne pourrait que tuer la production nationale », s’insurge un interlocuteur qui s’étonne du silence des autorités.

Lors du lancement de la campagne, IBK a juste effleuré la question, promettant encore des enquêtes. A ce jour, nous n’avons pas pu faire réagir la Somadeco que tous les documents accusent. Cependant, selon le rapport de la SGS, « il manque jusqu’à 21 nutriments dans l’engrais Somadeco, sur les 50 que doit compter la tonne d’engrais livrée. Ceci représente donc un manque de l’ordre de 42 % par rapport aux nutriments requis « .

Pour les sols qui seront « fertilisés » par l’engrais fourni par Somadeco, notre interlocuteur estime à 42 %, la perte en rendement, pour la simple raison que « la plante restitue un rendement proportionnel à la fertilisation que nous lui apportons : mieux on fertilise, meilleur sera son rendement ». Ces 42 %, sont estimés à 130 000 tonnes et 40 milliards de F CFA !

Sur une radio étrangère, hier matin, l’honorable Bafotigui Diallo revenait sur ses récriminations et s’inquiétait du peu d’émotion suscité chez les autorités.

Nous y reviendrons !

La Rédaction