Bamako, 14 octobre (AMAP) Le gouvernement du Mali, à travers les ministères de l’Éducation nationale, de la Santé et des Affaires sociales, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), a lancé, jeudi dernier, la Campagne nationale annuelle de scolarisation des enfants sur le thème : « Pour chaque enfant, l’éducation. Ne laisser aucun enfant pour compte ».
Cette campagne est une réponse au taux élevé de non scolarisation des enfants et pour leur accès aux besoins éducatifs spéciaux,
Selon les dernières estimations de l’UNICEF, plus de 2 millions d’enfants, entre 5 à 18 ans, en âge scolaire, sont toujours hors de notre système scolaire.
Les filles, les enfants des ménages les plus vulnérables et pauvres, ceux déplacés et vivant dans les zones affectées par la crise où plus de 900 écoles sont toujours fermées sont plus exposés à l’exclusion scolaire.
Pour remédier au phénomène de la non scolarisation des enfants, 4700 élèves âgés de 12 à 17 ans ont été formés à la collecte de données, entre août et septembre 2019, à Bamako et dans toutes les régions du Mali. Grâce à l’innovation « Edu Trac », ces « jeunes ambassadeurs » de la rentrée scolaire 2019-2020 ont été outillés pour suivre le retour à l’école de leurs camardes déscolarisés à travers des téléphones portables. Ils entameront, aussi, une séance de sensibilisation communautaire sur l’importance de l’éducation à travers le Mali. Objectif : ne laisser aucun enfant non scolarisé hors de l’école.
Les jeunes scolaires feront, également, le porte-à-porte, sensibiliseront leur famille, leur communauté, à travers des dialogues communautaires inclusifs, des émissions radiophoniques pour montrer le bon exemple aux enfants non scolarisés et déscolarisés.
Ils sont appuyés par leurs aînés Jeunes de la deuxième décennie (JDD) formés eux, aussi, pour faire un plaidoyer direct pour le retour à l’école de leurs camarades non scolarisés. « Chaque enfant mérite d’être dans une école de qualité qui répond à ses besoins. Chaque enfant mérite aussi de pouvoir rêver, de poursuivre ses rêves, d’avoir le soutien de ses pairs, de sa famille, de sa communauté pour réaliser son plein potentiel. Chaque enfant mérite, également, à l’âge adulte de pouvoir contribuer positivement au développement de sa communauté, son pays, éduquer ses propres enfants », a plaidé le représentant adjoint de l’UNICEF Félix Ackebo qui a invité les jeunes ambassadeurs à continuer d’être la voix des enfants sans voix.
Dans un communiqué de presse, la représentante de l’UNICEF au Mali, Mme Lucia Elmi, a soutenu que l’éducation ne devait jamais être un privilège. Elle est un droit constitutionnel pour chaque fille et garçon. A la veille du trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, Mme Lucia Elmi, a précisé que c’est le moment, pour l’Etat et ses partenaires techniques et financiers (PTF), de se réengager pour assurer une éducation inclusive pour chaque enfant au Mali.
Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Éducation nationale, chargé de la Promotion et de l’Intégration de l’Enseignement bilingue, Moussa Boubacar Bah, qui a présidé le lancement, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la jeune fille, a rappelé que le droit à l’éducation est consigné dans l’article 17 de la Constitution du 25 février 1992 et dans la Loi d’orientation sur l’Education.
« L’accès de tous les enfants à une éducation de qualité est une priorité du département en charge de l’Éducation. Cette priorité se concrétise par l’adoption récente de la 2è génération du Programme décennal de développement du secteur de l’éducation et de la formation professionnelle (PRODEC2) pour la période 2019-2028 », a dit M. Bah.
Il a aussi soutenu que le PRODEC2 cadre avec les Objectifs du développement durable (ODD) à l’horizon 2030, avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2019-2023).
Le PRODEC2 prend, aussi, en compte les besoins éducatifs des jeunes enfants et adolescents y compris ceux vivant avec un handicap. « Malgré d’énormes efforts déployés par le gouvernement et ses PTF, des défis restent encore à relever, a reconnu le ministre qui a rappelé que les données statistiques de 2016-2017 montrent que plus de 1,7 million d’enfants âgés de 7 à 15 ans, en majorité des filles, sont déscolarisés et non scolarisés.
La cérémonie s’est déroulée à l’Institut national des aveugles du Mali, à Faladiè, était présidée en présence de plusieurs responsables scolaires et de jeunes scolaires.
SYW/MD (AMAP)