Pays laïc, le Mali fait face à une violation de ce principe sacro-saint. Dans la gouvernance de tous les jours, nos décideurs font souvent fi de l’équilibre religieux. L’absence très remarquée de la composante chrétienne dans le nouveau gouvernement a par exemple fait resurgir le sentiment que les Maliens d’autres croyances religieuses que l’islam sont relégués au second plan. Avant cet acte, les dates d’organisation des concours d’entrée à la fonction publique avaient été fixées sans tenir compte du calendrier du pèlerinage chrétien de Kita. Mais l’atteinte la plus flagrante à la laïcité vient du haut sommet de l’Etat.
Le chef de l’Etat, en visite en Arabie saoudite, s’est donc montré très en phase avec sa foi religieuse. Accompagné d’une forte délégation, dont des imams, IBK n’a pas manqué de faire étalage de sa religion. Normal, pourrait-on dire, vu qu’il est de confession de musulmane. Toutefois, ce qu’un président malien ne doit en aucun cas occulter, c’est que la République est laïque. Ses faits et gestes étant subis, il peut facilement heurter la sensibilité des autres. Or, aujourd’hui, des libertés par rapport à la laïcité sont visibles et peuvent justifier un sentiment de révolte de compatriotes non musulmans.
En toute hypothèse, il y a une dérive, néfaste à la cohésion sociale, à corriger très rapidement.
DAK
L’Indicateur du Renouveau