Notre confrère Ibrahima Traoré, depuis l’université, cultivait une audace et une pertinence. La question n’aurait pas plu à IBK, la réponse encore moins. Mais sachez que le Président du Mali ne pouvait rien dire, d’ailleurs il n’a rien dit. La France a été décriée par de dignes maliens (Mahamoud DICKO, Oumar Mariko, Salif Keita ou encore Adama Ben Diarra et Siriki Kouyaté) qui sont convaincus qu’il y a un processus de recolonisation.
Mais dans cette atmosphère de réponse à une question claire et clarifiée, Macron, tout près de lui, a porté un autre coup à la dignité des maliens, à leur posture démocratique et à l’expression de leur insondable et insurmontable horreur dont les auteurs et leurs complices se renforcent au fil des années.
Si la tendance change, les maliens responsables applaudiront et féliciteront avec entrain. Pour l’heure, PAU n’a fait qu’armer les protestataires anti français que Macron qualifie de vendus d’autres « puissances étrangères » qu’il n’a pas daigné citer. C’est un épisode qui pousserait d’autres à enjoindre à Macron de livrer les preuves de ses déclarations (accusations) contre une bonne partie du peuple malien.
S’il y a des personnes financées par d’autres puissances, la France semble réagir aussi à des accusations qui ont été faites à son encontre. La suspicion ne favorise plus rien, lBK ne tiendrait pas face à la nouvelle tension qui pourrait continuer. Le sentiment anti français va se durcir et la France qui entend tout ce qui se dit dans le Sahel, ne saurait fermer l’œil.
Se plaindre de Macron ne soulage pas non plus la peine d’un Peuple qui se voit déshonoré à la même table que celui (IBK) a avait juré de donner au Mali son honneur et sa grandeur. La République est affaissée et la thérapie empire la maladie. Salif Keita comprendra que le commandant en chef du Mali (Ladji Bourama) n’a même pas d’ombre. C’est un flot que le vent emporte laissant ses compatriotes dans la plus grande des déceptions.
Une porte de sortie s’offre à Macron et à ses potes africains. Parvenir à faire des résultats urgemment et incontestablement sur le terrain militaire, réussir à endiguer ces massacres et ces horreurs perpétrés contre les armées nationales jusque dans leurs casernes. D’ici là, la mayonnaise de riposte se prépare dans les capitales du G5 Sahel à commencer par le Mali.
Source: Figaro du Mali