Pour l’ancien Premier ministre, Bruxelles « ne peut pas attendre » de répondre, face aux menaces et provocations de Donald Trump. « En matière diplomatique, si vous attendez, vous vous faites couper la tête », a-t-il déclaré.
Comment l’Europe peut-elle répondre face au tumulte géopolitique ? Ces dernières semaines, plusieurs dirigeants ont rendu visite à Donald Trump, à l’image d’Emmanuel Macron pour la France, de Volodymyr Zelensky pour l’Ukraine, ou encore Keir Starmer pour le Royaume-Uni.
Des entrevues « dispersées » qu’a critiquées l’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin. Invité jeudi sur le plateau de France 2, il a détaillé sa position : « La position de force pour les Européens et l’Ukraine serait de ne pas arriver en ordre dispersé comme l’ont fait les dirigeants européens à Washington. »
« Il faut qu’il y ait des patrons en Europe »
Alors que Bruxelles semble avoir perdu la main sur les négociations autour de l’Ukraine, Dominique de Villepin estime que les chefs d’États européens devraient se concerter avant se rendre à la Maison-Blanche « avec une feuille de route signée en accord avec l’Ukraine, qui consisterait en un plan de paix. Ça s’appelle reprendre l’initiative. »
« Il faut qu’il y ait des patrons en Europe. Et les patrons en Europe, ils vont s’organiser non seulement pour la souveraineté militaire mais aussi économique et technologique », a-t-il poursuivi. Questionné sur la position d’Emmanuel Macron à Bruxelles, Dominique de Villepin assure qu’« il n’est pas le patron » en Europe.
« Aujourd’hui, il y a Friedrich Merz qui arrive [le futur chancelier d’Allemagne] et qui a le bénéfice de la nouveauté. Il va s’imposer avec la puissance allemande. Et surtout, il faut qu’Emmanuel Macron arrive à restaurer l’unité des Français. Notre fragilité aujourd’hui en Europe c’est que nous sommes divisés en France », estime celui qui laisse planer le doute sur une éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle.
Pour cet ancien ministre des Affaires étrangères, Bruxelles « ne peut pas attendre » de répondre, face aux menaces et provocations de Donald Trump.
« En matière diplomatique, si vous attendez, vous vous faites couper la tête. » Avant de poursuivre : « Il ne faut pas attendre et il ne faut pas aller tels des bourgeois de Calais à Washington pour se soumettre à la décision du maître. » « Vous visez le président de la République ? », lui demande alors la journaliste de France 2, Caroline Roux. « Pas uniquement. (…) Je vise ceux qui ne comprennent pas qu’il faut avoir quelque chose entre les mains quand on va voir Donald Trump », lui a-t-il répondu.