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Emma Bonino vient à Dakar pour éviter de voir Lampedusa et mourir.

Les termes lénifiants du communiqué de l’ambassade d’Italie au Sénégal parlent de “thèmes d’intérêt régional et international“. Mais il ne faut pas oublier que le ministre des Affaires étrangères d’Italie est aussi une ancienne dynamique et intransigeante déléguée européenne à l’Action humanitaire, ayant compétence sur Lampedusa de triste mémoire. Elle est attendue à Dakar ce mardi 7 janvier avec un agenda officiel chargé.

Emma Bonino ministre Affaires étrangères Italie
Les tristes images de ce début d’octobre ont choqué jusqu’à une Afrique blasée par l’horreur et la souffrance : le traumatisme de ce crime contre l’humanité de ces 300 noyés, le spectacle dégradant du gazage des migrants du centre d’accueil, cette course éperdue de ceux qui souffrent et espèrent tels des naufragés à la vue d’une île, Lampedusa, nécessitent une réponse ; Dakar, zone incontournable dans la remontée vers l’Europe, est ainsi remis à l’honneur, après les hésitations coupables de l’Espagne, principal bailleur de l’opération “Frontex” quasiment suspendue après le sommet de Nouadhibou de 2012.
L’Union européenne s’est en effet associée au pays de Cervantes pour appuyer dans la lutte contre les boat-people des temps modernes qui avaient essaimé vers le pourtour méditerranéen (Barcelone, Lampedusa et accessoirement Malte) au plus fort des années 2005. Dakar choisi comme point d’éclatement de la surveillance a fourni les ressources humaines, et l’Espagne, principalement, la logistique. Puis l’Europe est entrée dans la danse. Patrouilles aériennes (aéronefs) et navales ont permis de détourner momentanément les migrants vers les premières amours du désert, d’où l’extension du “Frontex” vers la bataille terrestre transsaharienne avec le nom de code “West Africa” pour surveiller aussi le Sahara.
À la lutte contre l’émigration clandestine par “cayucos” et moyens terrestres s’ajoutait en effet le combat contre le terrorisme avec la mise à contribution de la Gambie, du Niger, du Burkina Faso et, accessoirement, de la République islamique de Mauritanie pour sa frontière de Nouadhibou ; l’Europe faisait ainsi d’une pierre deux coups dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants et le financement d’activités illicites à partir d’un Sahara incontrôlable et l’enlèvement des ressortissants occidentaux. Avec Lampedusa de triste mémoire en octobre, d’ailleurs, le Niger à publié des photos poignantes de migrants décédés dans le Sahara dans des conditions et positions atroces à supporter.
Les fonds du “Frontex” épuisés, l’Union européenne a hésité à les renouveler au moment où des voyages organisés à partir de l’Afrique centrale, du Proche et du Moyen-Orient déversent sur l’Europe de nouveaux types de migrants : Sri-Lankais et autres Asiatiques infligent une piqûre de rappel et remettent à l’honneur le spectacle désolant de ces boat-people vietnamiens qui avait scandalisé l’Occident au lendemain de la chute du Viêt-nam.

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