30 personnes accusées d’avoir constitué une cellule des Frères musulmans sur le territoire ont été condamnés, ce mardi, à des peines de 3 mois à 5 ans de prison. C’est le deuxième procès de masse aux Emirats après celui de l’été dernier qui avait attribué des peines de 7 à 15 ans de prison à 64 islamistes émiriens.
Avec notre correspondante à Abou Dhabi, Nathalie Gillet
C’est le deuxième procès de masse qui vient de se conclure, une pratique pourtant inédite aux Emirats jusque l’an dernier. Les peines sont moins lourdes cette fois. Mais le régime qui a pourtant échappé au « printemps arabe » ne veut prendre aucun risque.
20 Egyptiens et 10 Emiratis ont été condamnés ce mardi 21 janvier pour avoir créé une cellule des Frères musulmans aux Emirats, volé et diffusé des secrets d’Etat et collecté des fonds illégaux en vue de renverser le régime.
Malgré les déclarations du gouvernement, Amnesty International a considéré le procès comme injuste et « entaché de violations des droits de l’homme ».
L’association fait notamment référence à « des arrestations sans mandat judiciaire » et à « la détention au secret des prisonniers pendant plusieurs mois sans accès à un avocat ».
Peu enclin à la contestation publique, le pays, qui prospère en accueillant des dizaines de nationalités et religions différentes, applique une tolérance zéro à l’encontre des mouvements islamistes. L’an dernier, il a soutenu sans réserve le renversement du président islamiste égyptien Mohammed Morsi en offrant une aide de près de 5 milliards de dollars aux militaires.
L’affaire de la cellule des Frères musulmans relevant de la sécurité de l’Etat a été jugée par la Cour suprême, dont les verdicts sont définitifs. Les condamnés ne pourront donc pas faire appel.
rfi