Durant le quinquennat, Elisabeth Borne s’est vu confier plusieurs grandes réformes. C’est elle par exemple qui, alors ministre déléguée aux Transports, a conduit l’épineuse réforme de la SNCF, entraînant l’ouverture à la concurrence du ferroviaire en 2018 à l’origine de nombreuses grèves. En remplaçant Muriel Pénicaud au ministère du Travail en 2020, elle récupère la volcanique réforme des retraites, qui sera finalement reportée sine die. Qu’elle devrait donc avoir à porter – dans une version remaniée – dans les prochains mois. Jean-Luc Mélenchon, qui n’a même pas attendu l’officialisation de la nomination d’Elisabeth Borne, parle déjà d’«une nouvelle saison de maltraitance sociale».
C’est seulement la deuxième fois depuis le début de la Ve République en 1958 qu’une femme est nommée à Matignon, après Edith Cresson, qui y est restée moins de 11 mois, de mai 1991 à avril 1992, durant le second septennat de François Mitterrand. En 2017, avant sa première élection, Emmanuel Macron expliquait que sa préférence allait vers la nomination d’une femme pour diriger le gouvernement. Tout cela pour finalement choisir Edouard Philippe, puis Jean Castex en juillet 2020.
Ancienne de gauche et familière des questions environnementales
Avant d’entrer au gouvernement en 2017 – d’abord aux Transports, puis à la Transition écologique, avant de s’installer au ministère du Travail –, Elisabeth Borne a fait ses armes auprès de socialistes. Un argument de poids pour Emmanuel Macron qui, après avoir gâté la droite souhaitait mettre un coup de barre à gauche. Diplômée de Polytechnique, elle a multiplié les expériences en ministères en tant que conseillère à partir des années 90. Un temps auprès de Lionel Jospin et Jack Lang à l’Education nationale, puis au côté de Ségolène Royal, dont elle devient la directrice de cabinet au ministère de l’Ecologie de 2014 à 2015. Ancienne de gauche et familière des questions environnementales, Borne cochait plusieurs des cases du portrait-robot de futur Premier ministre présenté par Emmanuel Macron dans la foulée de sa réélection. Lors de son premier déplacement à Cergy, dans le Val-d’Oise, le chef de l’Etat affirmait qu’il choisirait «quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question écologique et à la question productive».
Borne : baisse de l’allocation d’1 million de chômeurs, suppression des tarifs réglementés du gaz, report de 10 ans de la fin du nucléaire, ouverture à la concurrence de la SNCF et RATP. Très pour la retraite à 65 ans. En avant pour une nouvelle saison de maltraitance sociale !
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 16, 2022