Le président intérimaire du Mali, Dioncounda Traoré, a effectué une visite de travail au Burkina Faso le vendredi 16 août 2013. L’acte fort de ce séjour a été l’élévation du président du Faso, Blaise Compaoré, à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national du Mali.
L’occasion a été surtout belle pour comprendre les motivations de la nomination du capitaine Amadou Aya Sanogo au grade de général de corps d’armée. A écouter le visiteur de marque, cette décision entre dans le cadre de la réconciliation nationale.
Visiblement, le président intérimaire du Mali, Dioncounda Traoré, tient à effectuer les derniers réglages avant de passer la main à Ibrahim Boubacar Kéita. La visite effectuée au Burkina Faso entre très probablement dans ce cadre.
Accueillie à l’Aéroport international de Ouagadougou en milieu d’après-midi la délégation s’est rendue d’abord à l’Hôtel Laïco à Ouaga 2000, avant de mettre le cap sur le palais présidentiel. Sur le perron, l’attendait son hôte du jour, Blaise Compaoré. Souhaits de bienvenue. Les flashs des appareils photos crépitent.
Une fois -dans les bureaux du président du Faso, c’est vite parti pour une cérémonie hautement protocolaire qui a consisté à élever le président du Faso, le facilitateur du dialogue intermalien, à la dignité de la médaille de Grand-croix de l’Ordre national du Mali.
A la sortie d’audience, le sujet brûlant a porté sur les raisons de l’élévation du capitaine Sanogo au grade de général de corps d’armée. Du reste, le sujet avait déjà été évoqué à la descente d’avion du président intérimaire Dioncounda qui s’en est étonné en ces termes. «C’est un militaire malien, je ne vois pas pourquoi on se focalise sur la nomination du général Sanogo». Cette fois-ci, l’occasion était bonne pour revenir en détail sur cet événement. Voici l’argumentaire de l’illustre visiteur.
«Certains pensent que cette nomination est une récompense à l’impunité ? Moi je pense le contraire ! Vous savez, le Mali revient de loin. Les choses ont été suffisamment compliquées. Inutile de chercher à les compliquer davantage. Nous sommes arrivés à une phase où il faut tourner certaines pages.
Je pense que c’est le souci de la réconciliation nationale qui nous a guidés à poser cet acte. Le capitaine Sanogo et ses compagnons demeurent des Maliens à part entière, qui se sont trompés et qui l’ont regretté et ont demandé pardon. Et je pense que c’est un devoir pour moi de régler certains problèmes avant l’arrivée prochaine du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta.
Je ne veux pas qu’une fois investi, il ait à s’occuper de problèmes qui, à mon avis, devraient relever du passé. Son agenda sera extrêmement chargé et il aura à régler des questions d’autre nature.
Et je demande aux journalistes, à la presse en général, et à la Communauté internationale qui nous observent de comprendre cela et de ne pas chercher à remuer le couteau dans la plaie».
Issa K. Barry
Source: L’observateur paalga