L’Union européenne choisit son camp dans la crise électorale en cours en République démocratique du Congo. Ce mardi, elle a décidé d’apporter son soutien au président déclaré élu par la Cour constitutionnelle, Félix Tshisekedi, précisant qu’elle s’appliquerait à travailler avec ce dernier. Une promesse également faite par l’Union africaine, qui opère ainsi un rétropédalage.
Félix Tshisekedi peut enfin se féliciter d’une reconnaissance internationale. Après la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui a reconnu sa victoire dès la confirmation des résultats du scrutin par la Cour constitutionnelle congolaise, l’Union européenne et l’Union africaine abondent dans le même sens.
Ces deux organisations ont mentionné ce mardi lors d’une conférence de presse conjointe qu’elles ont pris note de la décision de la Cour constitutionnelle. Elles ont par ailleurs fait vœu de soutenir le président controversé et de l’accompagner dans son mandat naissant, sans toutefois explicitement reconnaître sa victoire ou le féliciter.
L’Union africaine a pris note du fait que les institutions de la RDC ont annoncé un résultat final et reste déterminée à travailler avec la population de la RDC pour continuer à surmonter les défis qui pourraient subsister
“Nous avons pris note de la proclamation de la Cour constitutionnelle (…) le défi du nouveau président est grand sur de nombreuses questions”, a déclaré Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l’UE. “L’Union africaine a pris note du fait que les institutions de la RDC ont annoncé un résultat final et reste déterminée à travailler avec la population de la RDC pour continuer à surmonter les défis qui pourraient subsister”, a pour sa part ajouté le ministre rwandais des Affaires étrangères, Richard Sezibera, qui représentait l’Union africaine à la réunion des ministres des Affaires étrangères des deux régions, à Bruxelles.
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L’Union africaine cherche sa “voix”
Dimanche, la Cour constitutionnelle congolaise a rejeté le recours de l’opposant Martin Fayulu qui conteste la victoire de Félix Tshisekedi. Arrivé deuxième du scrutin selon les chiffres officiels, le candidat de la coalition Lamuka a fait prévaloir de présumées fraudes durant le vote. Il a été conforté dans sa position par l’Eglise catholique, qui a déclaré avoir compilé des résultats résolument opposés à ceux de la Commission électorale nationale indépendante en RDC. Mais également par la France et l’Union africaine qui avaient mis en doute les résultats du scrutin.
Cet épisode électoral en RDC a une nouvelle fois marqué les divisions au sein de l’Union africaine. Certains chefs d’Etat africains dont ceux de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, du Burundi, Pierre Nkrunziza et de la Tanzanie, John Mahufuli se sont empressés de féliciter le nouvel élu, en inadéquation avec l’Union africaine qui envisageait une mission en RDC pour obtenir le recomptage des voix. La mission a finalement été annulée dans la foulée de la confirmation des résultats de l‘élection par la Cour.
Prochaine étape dans le dossier « élections en RDC », la prestation de serment du président Félix Tshisekedi qui devrait avoir lieu le jeudi 24 janvier. Et peut-être, la résignation de Martin Fayulu qui est mis devant le fait accompli.
Africanews