Mamadou Sinsy Coulibaly et Amadou Diadié Sankaré sont désormais écartés des prochaines élections du Conseil national du Patronat du Mali (CNPM). Cela, par deux dispositions du nouveau statut et règlements adoptés par l’assemblée générale extraordinaire du CNPM tenue le week-end dernier à son siège.
Quatre mois après sa mise en place, le bureau provisoire du CNPM a convoqué une assemblée générale pour l’adoption des textes afin d’organiser l’élection qui fait sujet de polémique au sein de la structure. Le 2 avril 2022, un bureau de 16 membres, avec Soya Golfa à la tête, a été mis en place. Ce bureau avait 6 mois pour nettoyer les textes afin d’organiser les élections, crédibles et transparentes, selon Boubacar Hachimi Diallo, l’un des membres du bureau.
Des textes ont été élaborés, mais ils écartent désormais la candidature des anciens présidents, ipso facto, celle de Mamadou Sinsy Coulibaly et celle de Amadou Diadié Sankaré. Il s’agit de l’article 17 du statut qui prévoit que tout ancien président, quelle que soit la durée et les conditions de cette présidence, est de fait président d’honneur. A son alinéa 1, 2 et l’article 26, le statut précise que les présents statuts entre en vigueur une fois adoptés et s’appliquent à tout mandat antérieur ou fonction de président du CNPM… De fait, aucun président d’honneur ne peut se présenter aux élections, selon un proche de Amadou Diadié Sankaré.
Plus loin, dans leur intervention, Soya Golfa et Boubacar Hachimi Diallo ont soutenu que cette clause d’écarter les candidatures de deux rivaux, a pour but d’apporter la cohésion au sein du CNPM. A rappeler que ces deux candidatures sont la cause qui a amené la mise en place de ce bureau provisoire.
Au cours de l’assemblée générale, certains délégués, jugés proches de M. Sankaré, ont quitté la salle. Malgré tout, l’assemblée s’est tenue. Selon l’huissier de séance, Me Ousmane Bagayoko, huissier commissaire à l’étude de Me Sékou Amadou Touré, le quorum des 103 délégués demandé par l’ancien statut et règlement avait été atteint. Ils étaient 140 délégués présents sur 155 inscrits. Aux dires de l’huissier, 102 délégués ont adopté l’ordre du jour et 107 ont voté pour l’adoption du nouveau statut et règlements. « 13 délégués se sont abstenus », a précisé Me Bagayoko.
Avec cette nouvelle disposition, les deux candidats potentiels, tous anciens présidents, deviennent présidents d’honneur et sont exclus de la course à la présidence aux prochaines élections. En tout, 76 articles, 12 chapitres et 3 titres, dont le statut et le règlement intérieur régissent désormais le Conseil national du Patronat du Mali (CNPM).
Koureichy Cissé
Soya Golfa président du bureau provisoire :
« On ne peut pas faire l’unanimité…»
« Nous avons tenu une assemblée générale extraordinaire le 2 avril 2022. Une administration provisoire a été mise en place avec comme directive d’organiser les élections au sein du CNPM dans 6 mois. Les directives étaient au nombre de 3. Il s’agit d’élaborer un nouveau règlement et un règlement électoral. C’était le 2 avril. Le 25 juillet, nous avons présenté les travaux effectués pour observation à tous les groupements. Nous avons remonté les observations et sélectionné les bonnes.
Aujourd’hui, nous avons organisé une autre assemblée extraordinaire pour la validation des textes. L’Assemblée a validé. Sur 144 délégués, 107 ont voté pour les textes, 13 se sont abstenus et zéro contre. D’autres quand même sont sortis de la salle, mais tout compte fait, on ne peut pas faire l’unanimité. C’est difficile d’obtenir l’adhésion de tous à 100 %. C’est la majorité qui compte ».
Oumar Diouara du collectif des conseils patronaux de régions :
« La crise est partie »
« Nous avons demandé le respect du chronogramme, c’est-à-dire soumettre l’ordre du jour à l’approbation. Ils ont refusé. Ils ont voulu nous présenter les textes modifiés et nous amener à l’AG. Nous avons refusé et nous sommes sortis. Nous avons prévenu cette crise, mais c’est parti.
Le 2 avril, dans les résolutions le bureau provisoire n’a eu que 3 missions : la gestion des affaires courantes, l’élaboration et la préparation d’un règlement électoral et l’organisation des élections libres et transparentes. Ils se sont autorisés à violer tous les textes, à modifier les statuts et règlements et à exclure des candidats potentiels. Mamadou Sinsy Coulibaly et Amadou Diadié Sankaré.
K. C.
Source : Mali Tribune