La salle de conférence de l’hôtel Maeva de Bamako a abrité, ce mardi 12 mars 2019, la présentation desrapports du Pool d’observation Citoyenne du Mali ( POCIM) sur l’élection présidentielle dernière dans notre pays. La CENI est sévèrement décriée par les organisateurs. C’était en faveur d’une conférence de presse animée par le chef de mission du POCIM, M. Ibrahima Sangho.
Créé par des organisations de la société civile malienne avec le soutien de l’Institut Électoral pour une Démocratie Durable en Afrique ( EISA), le Pool d’Observation Citoyenne du Mali ( POCIM), est, selon le document, une plateforme constituée par l’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali ( Observatoire), le Groupe Pivot/ Droit et citoyenneté de la Femme ( GP/ DCF), le Conseil National de la Jeunesse du Mali ( CNJ) et les Volontaires pour le Mali ( VPM). Son action , indique le document de presse, rentre dans le cadre de la mise en œuvre du << Projet de renforcement du rôle de la société civile dans la promotion de la paix , la cohésion sociale et le processus électoral au Mali>> sur financement de l’Union Européenne. Sonobjectif principal est de << contribuer à l’enracinement de la démocratie en participant à la création d’un cadre favorable à la tenue d’élections paisibles, libres , transparentes et crédibles au Mali>>, lit-on dans le document.
C’est dans ce contexte, signale le document, que le POCIM a déployé, lors des deux tours de l’élection présidentielle dernière, 84 Observateurs à long terme ( OLT) et 1980 Observateurs à court terme ( OCT) sur toute l’étendue du territoire national. Un scrutin présidentiel, dont les insuffisances et irrégularités n’ont pas échappé l’œil vigilant des observateurs du POCIM présents presque dans tous les centres de vote, a fait l’objet de rapport final.
Ainsi, ce rapport, indique le document, porte sur l’ensemble du processus électoral relatif aux deux tours de l’élection présidentielle dernière.
Processus électoral
Sur le processus électoral, le rapport du POCIM dénonce, d’une part, la faible vulgarisation de la loi électorale auprès des populations majoritairement analphabètes, et d’autre part, le retard de la promulgation de celle-ci qui s’est faite, seulement à trois mois de la tenue de l’élection présidentielle, indique le document. Le rapport a salué la présence des forces armées et de sécurité le jour du scrutin présidentiel qui a permis une élection apaisée.
S’agissant de l’administration électorale, le rapport du POCIM, note trois entités chargées de la gestion des opérations électorales en république du Mali. Il s’agit du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ( MATD), la Délégation Généraleaux Élections ( DGE) et la Commission Électorale Nationale Indépendante ( CENI). Concernant cette dernière, le rapport du POCIM est accablant. En effet, selon le rapport, la CENI,chargée de la supervision et du suivi des opérations référendairesde l’élection du Président de la république, des députés et des conseillers des collectivités territorialesselon les dispositions de l’article 3 de la loi numéro 2018- 014 du 23 avril 2018 portant loi électorale, a brillé par son inexistence tout au long du scrutin présidentiel, a déploré lechef de mission du POCIM. << Si la DGE a joué son rôle d’apurement et de publication du fichier électoral (…), il faut relever cependant la quasi inexistence de la CENI>> lit-on dans le document rapport. Et de poursuivre :<< Cette institution chargée de superviser les opérations électorales ne s’est illustrée publiquement qu’à travers une conférence de presse pour dénoncer l’insuffisance de ses allocations financières>>.
Dans ce cas de figure, et en violation flagrante de sa mission, le rapport du POCIM s’indigne de cette institution qui, aux dires du conférencier principal M. Sangho, a prouvé ses limites. << La CENI a observé un mutisme contraire à ce que l‘on aurait espéré>> indique–t-il, et d’ajouter : << dans le silence, celle-ci semble avoir opté pour la pure et simple observationdes opérations, tout comme les OSC qu’elle accrédite>>. Et face à l’incapacité dont la CENI a fait montre lors de la dernière présidentielle, le POCIM estime que celle-ci n’a plus sa raison d’être. << La CENI n’a fourni aucun rapport durant la présidentielle alors que la loi électorale lui donne mandat de superviser, de suivre et de produire des rapports à chaque étape du processus électoral>> s’indigne le chef de mission du POCIM, M.Ibrahima Sangho. A cet égard, Monsieur Sangho juge opportune la nécessité de fusionner CENI, DGE et Ministère de ll’Administration en un seul organe de gestion des affaires electorales. D’où cette interrogation << la question qui se pose au regardd’un rôle si limité de la CENI devient de savoir s’il est nécessaire de la maintenir dans l’architecture de l‘administration électorale>> conclut le chef de mission du POCIM.
À propos de la cour constitutionnelle, le POCIM note beaucoup de lacune et d’insuffisance en terme de gestion électorale. En effet, selon le chef de mission du POCIM, la Cour Constitutionnelle aurait validé les résultats du cercle de Kangaba venus dans une enveloppe ouverte en violation flagrante de la loisans aucune explication.<< Le problèmede la cour constitutionnelle est qu’elle n’explique pas>> ajoute M. Sangho. À cet effet, le POCIM exige plus de cadre de communication à la cour constitutionnelle.
Boubacar Kanoute
Source: Figaro Du Mali