Dimanche 31 mai, jour de l’élection législative partielle en commune V du district de Bamako. Il est 7h56 dans le bureau de vote n°10 à l’école fondamentale de Kalaban Coura. Les 4 assesseurs et le délégué de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) font les dernières vérifications et s’assurent de la présence de tous les équipements requis pour le bon déroulement du scrutin. Aucun électeur n’était présent devant le bureau de vote à 8 heures. Tous les matériels (fiches de procès-verbal, feuilles de dépouillement, récépissés, urnes, listes d’émargement) étaient déjà en place à 8 heures, constatent les présidents de bureau de vote interrogés.
Au centre de vote de Kalaban Coura manquait de monde, l’affluence était encore timide vers 11heures. Trois heures après l’ouverture, certains bureaux attendaient encore leur premier votant. C’est le cas du bureau n°9 à l’école fondamentale de Kalaban Coura. C’est dans ce centre que le chef du gouvernement, Modibo Keita et le 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, Amadou Thiam ont voté. L’accès au centre était conditionné à la présentation de la carte NINA aux forces de sécurité fortement mobilisées.
Deux raisons peuvent expliquer la timide affluence : le peu d’engouement que les électeurs portent à une élection législative partielle et la difficulté d’identification des bureaux de vote. Les listes affichées devant les bureaux de vote ne suivent aucune logique alphabétique. Beaucoup d’électeurs ont vu leurs bureaux de vote changés au dernier moment, causant un vrai remue-ménage dans tous les centres de vote. Cela s’explique selon un des délégués de la CENI par la modification des listes électorales prenant en compte les nouveaux majeurs et des omis faisant allonger les listes. De fait, certains passent en revue toutes les listes affichées devant chaque bureau de vote. C’était plus facile lors des élections présidentielles avec la possibilité de vérifier le numéro de son bureau sur le site de la direction générale des élections soit via un téléphone mobile ou un ordinateur.
Le ras-le-bol se lisait sur beaucoup de visages. Las de chercher son nom, Siriman Diarra se désole et dit : « Toute ma matinée est gâtée. J’ai cherché mon nom en vain. Ils ont changé mon ancien bureau de vote. Je suis fatigué. Je vais laisser tomber. Ce n’est pas une obligation ».
Venu très tôt ce matin de dimanche, Hamidou Togo, maçon de son état ne partage pas cet avis : « Je suis venu de bonheur pour voter car c’est un acte patriotique. J’ai cherché mon nom pendant au moins deux heures de temps mais jusqu’à présent je ne l’ai pas vu. Je vais continuer à chercher sinon aller dans d’autres centres pour vérifier».
Le 2ème vice-président de l’Assemblée nationale explique la faible affluence par le fait qu’il y a un faible engouement se traduisant par le faible retrait des cartes NINA (voir L’Essor du 28 mai). Le plus jeune député de l’hémicycle et président du parti ADP-Maliba affirme garder espoir quant à la participation des citoyens.
A notre arrivée dans le centre 6 de Badalabougou à 12 heures, la cour était assez remplie de personnes. Si d’aucuns cherchent leurs noms, d’autres forment une petite file pour accomplir leur devoir de citoyenneté. Moutian Coulibaly, le président du bureau de vote n°12 témoigne que l’affluence était timide le matin. « Il était presque 8h et demi lorsqu’on enregistrait notre premier électeur. Mais c’est seulement à midi que les gens ont commencé à venir véritablement. Nous sommes à une vingtaine de votants », indique-t-il.
Aucun incident n’a été signalé. Dans la majorité des centres visités les agents électoraux et délégués de partis étaient présents.
Alhoudourou A MAIGA
source : L Essor