L’élection d’un nouveau président à la tête de la Fédération malienne de football est prévue pour le 29 août prochain. Après dépouillement, la Commission électorale a validé trois dossiers de candidature dont celui de Salaha Baby, président de la Ligue de Tombouctou. La campagne étant ouverte, le candidat Baby vient de dévoiler son programme pour la conquête de la Femafoot. Il aura comme challengers l’autre favori Mamoutou Touré “Bavieux” , vice-président de l’AS Réal de Bamako et le journaliste Alassane Souleymane.
Programme de Salaha Baby :
C’est pour moi un très grand honneur de me porter candidat au poste de Président de la Fédération Malienne de Football. Je le fais avec la profonde conviction que je pense être à mesure, si j’étais élu, de m’investir sans réserve pour la cause de notre football national.
Je le fais aussi avec une sincère humilité, convaincu que pour réaliser les projets que j’entrevois, la mobilisation et le soutien de l’ensemble des bonnes volontés nationales me seront absolument indispensables pour donner à notre football sa place dans le concert des grandes nations de football.
Je tiens d’emblée à souligner que, quelles que puissent être les capacités d’imagination, d’innovation et de créativité de chacun de nous, notre action s’inscrit forcement à la suite de ce que nos prédécesseurs ont accompli. Nos devanciers ont écrit de glorieuses pages de l’histoire de notre football. En tout état de cause nous leur devons respect et gratitude. Ce devoir de reconnaissance est une exigence morale à laquelle nous ne pouvons pas nous dérober. Toutefois, Sans vouloir faire le procès de quiconque, j’ai la ferme volonté de rompre avec certaines méthodes et pratiques de gestion désuètes incompatibles avec le progrès. Il est devenu urgent pour la gestion de notre football d’instaurer une culture de bonne gouvernance.
Mon ambition est de faire franchir à notre football un palier décisif vers la maturité avec une orientation qui ne souffre d’aucune équivoque, assortie d’objectifs précis avec des résultats aussi mesurables que possibles. Certes, nous devons tout mettre en œuvre pour que notre pays fasse bonne figure dans les compétitions internationales tant au niveau des clubs qu’au niveau de nos différentes équipes nationales.
Mais si importantes que puissent être nos prestations dans ces compétitions, elles devraient être d’abord le reflet du dynamisme de l’organisation générale de notre football. Il n’est plus tolérable de continuer à gérer le football, le nôtre en particulier, avec les mêmes méthodes traditionnelles qui frisent incohérence et archaïsme.
Je considère donc comme une priorité absolue la nécessité de doter notre football de structures modernes et fonctionnelles. Cette priorité implique le besoin crucial de formation de cadres compétents dévolus à la gestion rationnelle et efficace de nos clubs. Il en va de même pour les techniciens de terrain, en qualité et en quantité, pour assurer à nos clubs un environnement technique digne de ce nom.
Le second axe prioritaire selon moi concerne le renforcement des capacités de nos ligues, plus particulièrement celles de nos régions. La carte du football au Mali ressemble à une grosse araignée ventrue portée par des pattes frêles. Le déséquilibre trop flagrant entre la capitale Bamako et le reste du pays ne peut pas contribuer raisonnablement à un développement harmonieux et équitable de notre football. Cet état de fait est intolérable. Nous tous ensemble, avec l’appui indispensable de l’Etat, des collectivités locales, du secteur privé, nous devons nous convaincre de l’urgence de renforcer impérativement les capacités d’organisation et d’action de nos structures régionales pour leur permettre d’entretenir des clubs viables en mesure de rivaliser avec les clubs de la capitale si on veut éviter que le football au Mali ne se limite au seul district de Bamako.
Les statuts de la FIFA et de la CAF nous obligent à mettre en place une ligue professionnelle. Il s’agit là d’une étape cruciale pour le développement de notre football.
Je me fixe comme objectif de mettre la ligue en place pour la saison 2019-2020. Pour atteindre ce but les défis sont immenses. Il faudra reformer les modes de gestion des clubs, définir un statut du joueur professionnel en lui garantissant la sécurité sociale conformément à la législation. Par ailleurs, il apparait désormais incontournable de nous doter de mécanismes de financement orignaux à nos clubs une bonne santé financière.
Il s’agit de mettre en place une direction nationale de contrôle de gestion pour la pérennité de nos clubs.
Les statuts et les règlements qui régissent notre football ont fait leurs preuves. Aujourd’hui nos textes ont encore des insuffisances. N’est-il pas temps d’envisager une réforme en profondeur des dispositions en vigueur ? Il s’agit là, me semble-t-il, de questions vitales qui interpellent à la fois les instances de décision politique, les acteurs du mouvement sportif.
Je prends résolument l’engagement de ne jamais rien entreprendre sans m’appuyer sur les règles et principes démocratiques dont s’inspire normalement le mode de fonction de notre fédération. Ces règles et principes sont la concertation, l’esprit d’équipe, la transparence, la justice, le courage de ses convictions et de ses actes, mais aussi, bien sûr, le respect scrupuleux de la diversité des points de vue.
Je voulais mettre un accent tout particulier sur la coopération naturelle avec le département de tutelle. Je n’épargnerais aucun effort pour que cette coopération se fasse dans les meilleures conditions possibles dans l’intérêt exclusif du football. La Fédération Malienne de Football, comme toutes ses homologues à travers le monde, bénéficie de la délégation de pouvoir de la part de l’Etat pour organiser administrer et gérer le football sur toute l’étendue du territoire national.
Quelle soit la légitimité que lui confèrent les modalités de son élection suivant des principes démocratiques, la Fédération ne peut pas constituer une entité à part, une sorte d’Etat dans l’Etat. Malgré cette évidence, le rôle de l’Etat ne peut pas non plus constituer à se substituer de manière inopportune à la Fédération. La délégation de pouvoir repose nécessairement sur un contrat de confiance qui implique des règles de respect et de loyauté précises entre les partenaires. Ce contrat doit mettre la Fédération à l’abri de tout interventionnisme de nature à nuire à ses prérogatives statutaires.
Les dirigeants de clubs, les responsables de ligues, de la Fédération dont moi-même, sont souvent pris dans l’engrenage tyrannique des préoccupations quotidiennes au point que malheureusement, ils ont tendance à perdre des fois de vue le véritable sens de leur engagement volontaire et désintéressé, un engagement fait de sacrifices énormes, pour adopter des comportements préjudiciables à la bonne entente au sein de la grande famille du football. Notre qualité de responsable nous confère des obligations incontournables, celles de nous battre, sans complaisance et sans relâche, contre les attitudes négatives qui sapent ces valeurs sans lesquelles le football ne pourra pas jouer son rôle majeur en faveur du développement individuel et social.
Nous ne devons jamais renoncer à avoir confiance en nous-mêmes et à avoir confiance les uns vis-à-vis des autres ; nous devons obstinément refuser tout ce qui peut nous détourner de l’essentiel; divisés, opposés les uns aux autres, nous ne parviendrons à rien. La méfiance, la suspicion, les frustrations, n’ont d’autre finalité que de neutraliser nos énergies. « Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle » se demandent les Bouddhistes. Une telle pratique détestable signifie tout simplement l’échec de tous les sportifs. Je lance un cri du cœur à tous les responsables du football pour que nous œuvrions sans arrière-pensée à l’union en notre sein. Unis, avec nos ressources et nos potentialités, même limitées nous accomplirons de grandes choses pour notre pays.
Les moyens de communication constituent un volet prépondérant. Le droit à l’information est une composante essentielle de la vitalité d’une société démocratique. Notre presse est jeune mais active. Elle a à son actif des acquis dignes de notre respect et même de notre admiration. La profession de journaliste et de communicateur n’est pas aisée. L’accès aux sources d’information est souvent problématique. La fédération n’a pas le droit de ne pas encourager les conditions d’une bonne coopération avec les médias. Mais c’est par leur compétence, par leur rigueur intellectuelle et déontologique, par un respect scrupuleux des normes éthiques de leur profession que les journalistes faciliteront de leur côté le renforcement de cette indispensable coopération.
Je voudrais proposer, à tous les acteurs de notre football, un contrat d’union sacrée où tout le monde sera sur le même pied d’égalité. La seule voie du progrès pour moi, c’est la mise en commun de nos énergies, c’est notre volonté commune à agir ensemble, la main dans la main, en renonçant à tout ce qui peut faire tort à notre football.
Le programme que j’ai l’insigne honneur de soumettre à votre honorable appréciation repose essentielle sur les concepts majeurs suivants qui sont l’obsession de l’efficacité, le sens de la responsabilité, le tout couronné par des et les résultats tangibles.
Salaha Baby
footmali