Les partisans de l’ancien président islamiste Mohamed Morsi ont défié l’armée égyptienne samedi en appelant à de nouvelles manifestations dimanche, après des rassemblements marqués par les heurts les plus violents depuis des semaines.
L’Alliance contre le coup d’Etat a appelé ses militants à tenter à nouveau de se rassembler sur la place Tahrir, dont l’armée bloque tous les accès, à l’occasion du 40e anniversaire de la guerre de 1973 contre Israël, connue sous le nom de guerre d’Octobre dans les pays arabes et guerre du Kippour dans l’Etat hébreu.
Le mouvement dirigé par les Frères musulmans « réitère son appel à tous les Egyptiens à continuer leurs manifestations partout en Egypte et à se rassembler dimanche 6 octobre sur la place Tahrir pour célébrer l’armée de cette victoire, ainsi que ses dirigeants », a annoncé l’alliance en référence à la guerre de 1973.
Vendredi, la police a tiré des coups de semonce et des gaz lacrymogènes pour empêcher des centaines d’islamistes d’approcher de l’emblématique place du centre de la capitale.
Dans plusieurs quartiers du Caire mais aussi dans le reste du pays, en particulier à Alexandrie (nord) et à Assiout, des manifestations islamistes ont été émaillées par des affrontements entre partisans et opposants du président destitué et arrêté par l’armée en juillet.
Ces violences ont fait au total quatre morts au Caire et une quarantaine de blessés dans le pays. L’identité des quatre morts n’était pas claire, mais un haut responsable médical a assuré qu’aucun membre des forces de l’ordre ne figurait parmi eux.
Les manifestations contre le coup militaire et contre la répression visant les Frères musulmans restent régulières, sans mobiliser d’immenses foules. Mais le bilan de vendredi est le plus lourd enregistré depuis plusieurs semaines.
Inquiets de ces violences, l’ONU et les Etats-Unis ont appelé à maintenir le caractère pacifique des manifestations.